New York (awp/afp) - La Bourse de New York repartait plus franchement dans le rouge vendredi après un début de séance en dents de scie, hésitant entre des chiffres pires que prévu sur l'emploi américain et le rebond des cours du pétrole.

Vers 14H30 GMT, son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, baissait de 0,91%, à 21.218,35 points après avoir, comme les autres indices, alterné entre pertes et gains juste après l'ouverture.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, reculait de 0,65%, à 7.438,56 points, et l'indice élargi S&P 500 de 0,67%, à 2.510,09 points.

Wall Street avait terminé dans le vert jeudi une séance en dents de scie, hésitant entre l'envol des cours du pétrole et l'explosion des demandes d'allocations chômage aux Etats-Unis: le Dow Jones avait pris 2,24% et le Nasdaq 1,72%.

Vendredi, les chiffres publiés par le département du Travail ont officialisé les premiers effets de la crise sanitaire qui paralyse une bonne partie de l'économie mondiale depuis plusieurs semaines.

Le taux de chômage, qui était tombé en février à 3,5%, le niveau le plus bas en 50 ans, est brutalement remonté à 4,4%.

L'économie a détruit 701.000 emplois détruits sur le mois, le plus important nombre depuis mars 2009, en pleine crise financière.

Et l'addition devrait s'alourdir puisque le rapport n'inclut pas les deux dernières semaines, qui ont vu près de 10 millions de nouveaux demandeurs d'allocations chômages.

"La situation sur l'emploi semble donc plus inquiétante que préalablement suggérée si on s'accorde pour affirmer que le pic du coronavirus est loin d'être atteint aux États-Unis", remarque John Plassard de Mirabaud Securities.

Chômage technique chez Disney

Dernier exemple en date: Disney (-3,35%) a annoncé jeudi qu'il allait mettre en oeuvre des mesures de chômage technique en raison de la pandémie de coronavirus qui l'a contraint à fermer ses parcs d'attraction et cesser la plupart de ses activités jusqu'à nouvel ordre.

Ces mesures concerneront "les emplois qui ne sont pas indispensables actuellement" et entreront en vigueur à partir du 19 avril.

La réaction de Wall Street à ces chiffres pessimistes est toutefois restée modérée.

Pour Patrick O'Hare de Briefing, c'est probablement lié au fait que les cours du pétrole s'affichent en forte hausse pour la deuxième séance de suite alors que l'Opep a confirmé vendredi la tenue d'une réunion de ses membres et alliés lundi, au lendemain d'annonces de Donald Trump sur de possibles coupes de la production saoudienne et russe.

"Le marché semble estimer que le regain de vigueur des prix du pétrole, s'il se confirme, pourrait permettre d'éviter des faillites dans le secteur", estime le spécialiste.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette américaine remontait légèrement, et évoluait à 0,584% contre 0,597% jeudi à la clôture.

Parmi les valeurs du jour, Tesla bondissait de 6,61% après avoir annoncé la livraison au premier trimestre d'environ 88.400 véhicules malgré les difficultés générées par la pandémie de coronavirus.

C'était par ailleurs la première séance vendredi pour le nouveau groupe Raytheon Technologies (+1,95%), à la suite de la fusion entre United Technologies et Raytheon. Cette opération a aussi conduit à la scission de deux filiales de United qui ont commencé à coter de leur côté, Otis Worldwide (-1,05%) et Carrier Global (+10,73%).

Constellation Brands, la maison mère des bières Corona et d'autres marques d'alcool, reculait de 3,38% après avoir pourtant dévoilé des résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Le groupe a précisé ne pas vouloir donner de prévisions pour l'ensemble de l'année en raison des incertitudes liées à la pandémie de Covid-19.

jum/dho/lth