C'est un cas de figure sans précédent: une chute de -3% des indices US (Nasdaq et Dow Jones) quelques heures après une baisse des taux, et à plus forte raison de -50Pts de base... cela s'appelle un échec pour la FED, même si un 'pullback' (limité) après +5,1% la veille pouvait passer pour une saine respiration.

Au lendemain de la plus forte hausse depuis le 23 mars 2009, les indices US effacent plus de deux tiers de leurs gains de lundi et retombent tous 3 sous leur MM200, ce qui fragilise le scénario moyen terme.
Le Dow Jones a reperdu jusqu'à -996Pts (et -1.350Pts sur ses plus hauts du jour) avant de remonter à -250 puis de replonger à -785Pts (presque -3%) en clôture (25.917).

Tant sur le plan technique que psychologique, c'est une -très- mauvaise séance qui laissera des traces (au minimum, encore plus de nervosité et d'aversion au risque) et surtout, de nombreuses interrogations sur la pertinence du 'timing' et le choix d'une baisse de taux plutôt qu'un soutien du marché du crédit aux entreprises les plus vulnérables à un trou d'air conjoncturel (au pire, une perte de crédibilité de la FED).

Elle a pourtant agi comme Donald Trump le préconisait dès ce mardi midi... mais le tableau est vite devenu surréaliste : il n'a pas attendu une heure pour exiger que la FED aille plus loin... alors qu'il ne lui reste plus que 4 munitions de 25Pts de base avant d'atteindre le niveau zéro.

Tout cela commence à ressembler à un climat de panique et il devient de plus en plus clair de la part de Trump que la santé de Wall Street le préoccupe bien plus que la santé de l'économie... étant entendu que pour l'heure, les Etats Unis sont encore relativement épargnés par la pandémie.

Cette baisse de taux 'dans l'urgence' -pour la 1ère fois depuis l'automne 2008- avait prédite par Goldman Sachs la veille: Jan Hatzius, l'un de ses stratèges vedette avait averti que la FED agirait probablement avant son FOMC des 17 et 18 mars.

Dans la conférence de presse qui a suivi sa décision, Jerome Powell a confirmé que la FED surveillait avec attention les développements du coronavirus qui peuvent avoir un impact négatif sur la croissance US mais n'a pas confirmé qu'elle avait agi en concertation avec d'autres banques centrales (qui pourraient cependant faire des annonces dans les prochaines heures ou les prochains jours).

L'autre gros mouvement de marché consécutif à l'annonce de la FED, ce fut la rechute de -0,6% du Dollar vers 1,1200 face à l'Euro... mais le billet ne perdait plus que 0,4% vers 1,1180/E à 22H.
Le Dollar aurait pu pâtir plus fortement de la détente des taux US courts et longs après l'annonce de la FED, et surtout en parallèle avec la chute de Wall Street: les T-Bonds 2030 enfoncent leur plancher de la veille et inscrivent un nouveau record à 0,9050%.

Le baril de WTI est resté figé vers 47,1$ et il ne réagit pas sur les -50Pts de la FED (étrange indifférence...).

Les pétrolières en revanche ont lourdement rechuté: Halliburton -6,4%, Valero -5,1%, Exxon -4,8%, Valero -4,4%, Noble -3,9%, Marathon -3,8%,

L'autre mauvaise surprise du jour, c'est la réaction très négative des banques et des intermédiaires financiers à la baisse des taux: Charles Shwab -8,8%, SVB Financial -8,4%, Raymond James -7,9%, Citizen Financia -6,5%, Zions -5,8%, Prudential et Northern Trust -5,7%, Bank of America -5,5%, AMEX -5,2%, Morgan Stanley -4,5%, JPM -3,8%...

Le Nasdaq a subit le poids de la rechute de Marriot -7,1%, Microchip -6,1%, Facebook, American Airlines et Autodesk -5,4%, Western Digit -5,2%, Micron -5,1%, United Airlines -4,9%, Microsoft -4,8%, Intuit -4,6%, JD.Com -4,3%, Intel -3,8%, Apple -3,2%,

Parmi les rares rescapés du jour Netease +3%, eBay +2,1%, Netease +3%, eBay +2,1%,

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