New York (awp/afp) - Wall Street montait légèrement peu après l'ouverture lundi, tentant de jauger l'impact d'un regain de tensions sino-américaines, des manifestations contre les brutalités policières aux Etats-Unis et de la réouverture progressive de l'économie.

Vers 14H15 GMT, son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, prenait 0,13% à 25.417,08 points après avoir démarré la séance dans le rouge.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, grappillait 0,35% à 9.522,89 points.

Le S&P 500, qui représente les 500 plus grandes entreprises de Wall Street, s'appréciait de 0,11% à 3.047,73 points.

La Bourse de New York avait terminé en ordre dispersé vendredi à l'issue d'une séance en dents de scie, restant prudente alors que le président américain a annoncé plusieurs mesures à l'encontre de la Chine sans toutefois relancer une vaste guerre commerciale.

Sur le mois de mai, le Dow Jones a toutefois gagné 4,3% et le Nasdaq 6,8%.

"Les investisseurs étaient déjà en train de tenter d'évaluer les effets de la pandémie, de la fermeture des économies et de la perte de dizaines de millions d'emplois et ils doivent maintenant aussi prendre en compte les manifestations aux Etats-Unis qui pourraient aggraver tout cela", remarque Art Hogan de National Holdings.

Surtout, "les tensions entre les deux plus grandes économies du monde continuent d'augmenter", ajoute-t-il.

La Chine a agité lundi la menace d'une "contre-attaque" après l'annonce par Donald Trump d'une série de sanctions et restrictions visant les intérêts chinois.

Selon des informations de l'agence Bloomberg, les autorités chinoises ont notamment demandé à des entreprises publiques de suspendre leurs achats de produits agricoles américains. Cette décision pourrait remettre en cause l'accord commercial partiel signé par les deux parties mi-janvier, par lequel Pékin s'est entre autres engagé à doper ses commandes de soja produit aux Etats-Unis.

Traitement aux anticorps

Concernant les manifestations, parfois violentes, qui se sont succédé aux Etats-Unis ces derniers jours, "l'histoire montre qu'il n'y a pas de corrélation entre les troubles sociopolitiques et le marché américain des actions", souligne Nicholas Colas du cabinet DataTrek.

"Ce qui importe aux marchés actuellement est de savoir quand et comment l'économie américaine va se remettre de la crise du Covid-19", relève-t-il. A cet égard, "si les manifestations ou les conséquences politiques commencent à affecter la confiance des consommateurs, alors cela pèserait sur le prix des actions pour plus longtemps qu'une semaine ou deux."

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette américaine montait, évoluant à 0,6787% contre 0,6526% vendredi soir.

Parmi les valeurs du jour, le laboratoire Eli Lily cédait 0,06%. Il a annoncé avoir lancé ce qu'il présente comme le premier essai clinique au monde d'un traitement aux anticorps contre le Covid-19, qui a fait plus de 372.000 morts dans le monde.

L'éditeur de jeux vidéo Zynga prenait 3,39% après avoir racheté, pour 1,8 milliard de dollars, le producteur de jeux pour appareils mobiles basé en Turquie Peak, créateur des populaires Toon Blast et Toy Blast.

Le groupe de cosmétiques Coty bondissait de 20,38%. Le groupe a confirmé, comme annoncé début mai, que la société d'investissement KKR allait prendre le contrôle de ses activités de soins pour cheveux regroupés sous la marque Wella.

Coty, qui prévoit aussi plusieurs mesures de restructuration, a par ailleurs nommé le président du conseil d'administration Peter Harf au poste de directeur général.

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