New York (awp/afp) - La Bourse de New York reculait nettement mardi à l'ouverture, touchée de plein fouet par la nouvelle montée de tensions entre Washington et Pékin.

Vers 14H15 GMT, son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, cédait 1,56% à 24596,44 points après avoir déjà terminé dans le rouge au cours des cinq séances précédentes.

Le Nasdaq, à forte composante technologique, reculait de 1,22%, à 7.652,21 points.

L'indice élargi S&P 500 baissait de 1,02%, à 2.745,53 points.

Wall Street avait terminé en ordre dispersé lundi, les échanges étant déjà dominés par les interrogations sur les conséquences de l'hostilité grandissante entre les États-Unis et la Chine: le Dow Jones avait cédé 0,41% à 24.987,47 points, tandis que le Nasdaq avait grappillé 0,01% à 7.747,03 points.

"En menaçant d'imposer des taxes de 10% sur 200 milliards de dollars supplémentaires d'importations chinoises, le président Donald Trump a vraiment avivé le conflit entre les deux pays", ont souligné les analystes de Oxford Economics.

Jusqu'à présent, nombre d'acteurs du marché considéraient que l'imposition de 25% de taxes additionnelles sur 50 milliards de dollars de biens chinois décidée par Washington, suivie de représailles similaires de Pékin, représentaient plus une bataille commerciale dans un vaste jeu de négociations qu'une véritable guerre ouverte.

Mais le président américain Donald Trump a annoncé lundi soir son intention d'imposer 10% de taxes additionnelles sur 200 milliards de dollars d'importations chinoises supplémentaires.

Dans la mesure où la Chine a aussi promis de riposter aux dernières menaces des Etats-Unis, "si une telle escalade se matérialise, elle aurait un impact économique significatif sur la Chine, les Etats-Unis, et le reste du monde au moment où l'économie de la planète est déjà sensible", ont relevé les analystes.

"En principe, il y a encore de l'espace pour des négociations et on ne peut pas exclure que les choses s'apaisent au cours des prochaines semaines", ont-ils ajouté. "Mais les positions des uns et des autres semblent se durcir."

Multinationales vulnérables

Dans tous les cas, "cette approche protectionniste met les investisseurs à l'épreuve, et ces derniers ont pour l'instant eu tendance à réduire leur exposition au risque", a remarqué Patrick O'Hare de Briefing.

Signe de cet attrait pour les actifs jugés moins risqués, le marché obligataire montait: le taux d'intérêt sur la dette américaine à 10 ans reculait à 2,880% contre 2,917% lundi soir, et celui à 30 ans à 3,012%, contre 3,049% à la précédente fermeture.

Sur le front des valeurs, les grandes multinationales généralement considérées comme vulnérables en cas de montée des tensions entre les Etats-Unis et la Chine étaient affectées: Boeing perdait 4,07% et Caterpillar 3,44%.

Les constructeurs automobile General Motors et Ford, qui vendent un nombre de voitures important en Chine, cédaient respectivement 3,85% et 2,21%.

Les groupes spécialisés dans les semi-conducteurs, particulièrement présents dans ce pays, étaient aussi à la peine: Intel reculait de 2,05%, Qualcomm de 1,66% et Nvidia de 3,12%

Apple baissait de 2,30%. Selon le New York Times, l'administration américaine a promis au groupe de ne pas inclure les iPhone fabriqués en Chine dans la liste des produits frappés de taxes supplémentaires.

Parmi les autres valeurs du jour, GameStop, une chaîne de magasins dédiée aux jeux vidéo, s'appréciait de 0,69% alors que la société a confirmé être en discussions avec des parties tierces en vue d'une éventuelle transaction.

Colgate-Palmolive, qui a annoncé un programme de rachats d'actions de 5 milliards de dollars, montait de 1,33%.

Le fabricant de voitures électriques Tesla chutait de 4,86%. Son PDG Elon Musk a, dans un courrier interne, accusé un employé de "sabotage" et de vol d'informations "ultra sensibles" transmises à des "parties tierces inconnues".

Le laboratoire Foundation Medicine s'envolait de 28,16% alors que le groupe pharmaceutique suisse Roche a annoncé vouloir débourser 2,4 milliards de dollars (2 milliards d'euros) pour s'emparer des parts qu'il ne détenait pas encore dans l'entreprise américaine.

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