L'indice Dow Jones a pris 175,48 points, soit 0,70%, à 25.239,37. Le S&P-500, plus large, a gagné 18,34 points, soit 0,68%, à 2.724,87. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 83,67 points (+1,15%) à 7.347,54 points.

Le S&P a repris 15% par rapport à son point bas du 24 décembre dans l'espoir d'une fin à la guerre commerciale sino-américaine et d'une pause dans la hausse des taux américains.

Le dollar a progressé pour le troisième jour d'affilée et les rendements du Trésor américain ont également été en hausse.

Les investisseurs s'interrogent encore sur l'interprétation à faire des bons chiffres de l'emploi aux Etats-Unis publiés vendredi, peu après que le président de la Fed Jerome Powell a confirmé sa volonté de prudence concernant les futures hausses de taux face à des perspectives économiques qui s'assombrissent.

"Le marché cherche encore à se faire une idée: entre ce que la Fed a dit la semaine dernière et ce que les statistiques ont montré la semaine dernière, quelle sera l'évolution des taux américains", dit Willie Delwiche, stratège chez Baird.

En attendant, l'attention reste focalisée sur les résultats, avec des craintes de déception au premier trimestre après des résultats souvent meilleurs que prévu au quatrième trimestre.

Sur près de la moitié des sociétés du S&P ayant déjà publié leurs résultats du quatrième trimestre, près de 71% ont dépassé les attentes des analystes, selon les données IBES de Refinitiv.

Depuis le début de la saison il y a trois semaines, le consensus sur la croissance des résultats du quatrième trimestre est remonté, de 14,3% à 15,4%, alors que celui des prévisions pour le premier trimestre 2019 a été ramené de 3,4% à 0,5%.

VALEURS

L'ensemble des technologiques a été bien orienté, notamment les GAFA qui ont dopé le Nasdaq et soutenu la tendance générale.

Alphabet, maison mère de Google, a fini en hausse de 2,04% avant ses résultats trimestriels. Dans les transactions après Bourse, l'action a hésité avant de s'orienter en baisse.

Les résultats des GAFA ont été mitigés, avec des performances pour le quatrième trimestre meilleures que prévu publiées par Apple et Facebook la semaine dernière, alors que Netflix et Amazon.com ont annoncé des prévisions décevantes pour le trimestre en cours.

Apple (+2,84%) et Microsoft (+2,88%) ont notamment dopé le Nasdaq et l'indice des technologiques (+1,6%).

Allergan a cédé 3,84% après le feu vert de la Food and Drug Administration (FDA) à une version moins chère de son produit phare Botox proposée par Evolus (+11,78%).

Ultimate Software, spécialiste des logiciels cloud de gestion des ressources humaines, a grimpé de 19,69% après avoir accepté une offre d'environ 11 milliards de dollars (9,61 milliards d'euros) d'un groupe d'investisseurs.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aux USA, les commandes à l'industrie ont reculé de manière inattendue en novembre sous l'effet d'une baisse des commandes de machines et d'équipements électriques, montrent des données publiées lundi par le département du Commerce.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont terminé lundi en ordre dispersé et avec des variations modestes, dans un environnement dominé par l'inquiétude concernant la croissance et l'incertitude autour de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

À Paris, l'indice CAC 40 a cédé 0,38% à 5.000,19 points. Le Dax allemand a perdu 0,04% mais le Footsie britannique a pris 0,2%. L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,19%, le FTSEurofirst 300 a grappillé 0,04% et le Stoxx 600 a gagné 0,06%.

La plus forte baisse sectorielle en Europe a été pour le secteur de l'automobile (-1,34%), de nouveau pénalisé par les inquiétudes persistantes liées à la croissance en Chine.

Les banques ont souffert aussi, notamment les établissements espagnols, Banco de Sabadell (-4,80%) et Caixabank (-4,54%) ont encore été sanctionnés pour leurs résultats décevants publiés vendredi.

TAUX

Sur le front de la dette souveraine, le rendement des Treasuries à 10 a repassé 2,72% et le deux ans 2,54%, tous deux portés par l'attente d'adjudications sur plusieurs maturités dans les jours à venir et des indications selon lesquelles les anticipations d'inflation sont en hausse.

Le dix ans allemand, référence de la zone euro, a gagné un peu de terrain, autour de 0,18%, tandis que les rendements italiens ont touché des plus hauts de près de trois semaines, à 2,81%, en raison des craintes entourant l'entrée en récession du pays fin 2018.

CHANGES

Le billet vert s'est apprécié face aux autres grandes devises: l'"indice dollar", qui mesure ses fluctuations contre un panier de référence, ayant progresse de 0,27%, amplifiant ainsi ses gains de vendredi après les chiffres de l'emploi américain. Face au yen, le dollar a atteint un pic de cinq semaines dans un climat d'attrait pour le risque.

L'euro a reculé légèrement, autour de 1,144 dollar, alourdi par les craintes entourant l'économie italienne et la faiblesse de l'indice Sentix du moral des investisseurs, qui est tombé à un plus bas depuis plus de quatre ans.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont reculé, affaiblis par des commandes à l'industrie décevantes aux Etats-Unis, qui relancent les craintes autour du ralentissement de la croissance mondiale.

Les pertes ont toutefois été limitées par la baisse de la production de l'Opep en janvier et la perspective de voir de nouvelles sanctions américaines visant le Venezuela exercer une pression supplémentaire sur l'offre globale.

Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cédait 0,16% à 62,65 dollars le baril et le Brent perdait 0,98% à 54,72 dollars.

À SUIVRE MARDI

La journée de mardi sera rythmée par la publication des enquêtes mensuelles auprès des directeurs d'achat (PMI) sur l'activité des services dans les économies de la zone euro et par une série de résultats de sociétés, dont ceux de BP et de Walt Disney.

Les marchés chinois resteront fermés toute la semaine pour cause de nouvel an lunaire.

(Medha Singh et Amy Caren Daniel à Bangalore, Juliette Rouillon pour le service français)

par April Joyner