L'indice Dow Jones a grignoté 8,41 points, soit 0,03%, à 26.727,54. Le S&P-500, plus large, a cédé 5,11 points, soit 0,17%, à 2.945,35, après avoir atteint un record de 2.964,15 en séance vendredi. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 26,01 points (-0,32%) à 8.005,70 points.

L'attention des investisseurs est suspendue à la rencontre prévue entre le président chinois Xi Jinping et son homologue américain Donald Trump sur le front commercial lors du sommet du G20 prévue en fin de semaine au Japon.

"La semaine dernière, nous avons eu un fort mouvement à la hausse sur des anticipations de hausse de taux de la Fed", dit Bucky Hellwig (BB&T Wealth Management) "Depuis, le marché reste dans l'expectative avant la rencontre du G20."

Wall Street reste en retrait par rapport aux records en séance atteints la semaine dernière et il est peu probable que les cours aillent beaucoup plus haut en l'absence d'avancée dans les négociations commerciales sino-amériaines ou de hausse des taux de la Fed, ajoute Rick Meckler (Cherry Lane Investments).

Les grands indices avaient ouvert en légère hausse, portés notamment par les propos de Neil Kashkari, le président de la Fed de Minneapolis, qui s'est prononcé vendredi en faveur d'une baisse de taux de 50 points de base de la Fed.

De son côté, Donald Trump maintient la pression sur la Fed : il lui a de nouveau reproché lundi sur Twitter de ne pas avoir baissé ses taux et de "ne pas savoir ce qu'elle fait".

Le président américain a accusé à de nombreuses reprises la Fed et son président, Jerome Powell, de contrarier ses efforts pour relancer la croissance en n'abaissant pas les taux.

Sur les 11 grands indices sectoriels, cinq d'entre eux ont fini dans le rouge, notamment l'indice des valeurs liées à l'énergie (-0,93%) dans le sillage des cours du pétrole.

VALEURS

Fedex a perdu 2,69% après avoir reconnu dimanche qu'une erreur opérationnelle avait empêché un colis envoyé par Huawei d'être livré aux Etats-Unis, dernier exemple en date d'un raté du groupe de messagerie américain impliquant le géant des télécoms chinois. L'information a déclenché une nouvelle vague de critiques visant FedEx en Chine.

L'exploitant de casinos Caesars Entertainment s'est adjugé près de 15% après l'annonce de son rachat pour 17,3 milliards de dollars (15,8 milliards d'euros) par son concurrent Eldorado Resorts, dont le titre a perdu 10,64%.

Celgene a reculé de son côté de 5,5% après que Bristol-Myers Squibb (-7,4%) a annoncé que son projet de rachat du laboratoire pour 74 milliards de dollars serait bouclé fin 2019 ou début 2020, soit plus tard que prévu.

United Technologies a gagné 1,08% alors que Cohen & Co a relevé sa recommandation sur le titre, à "surperformance" contre "performance de marché", après l'annonce de la fusion de ses activités aéronautiques avec Raytheon.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé dans un environnement invitant à la prudence, la promesse de politiques monétaires accommodantes ne parvenant pas à masquer les craintes autour du conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine et du regain de tension entre Washington et Téhéran.

Le CAC 40 parisien a cédé 0,12% à 5.521,71 points et le Footsie britannique a progressé très légèrement (+0,12%). Le Dax allemand a lui reculé de 0,53%, pénalisé par un avertissement de Daimler sur ses résultats, mais aussi par une dégradation du moral des entrepreneurs allemands au mois de juin, l'indice de l'institut d'études économiques Ifo étant tombé au plus bas depuis novembre 2014.

L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,33%, le FTSEurofirst 300 0,30% et le Stoxx 600 0,25%.

Daimler a cédé 3,75% au lendemain d'un avertissement sur ses résultats, qu'il a justifié par l'impact de la crise du diesel. L'indice Stoxx automobile a abandonné 1,22%, plus forte baisse sectorielle du jour.

Après la clôture, un communiqué des deux entreprises annonçait que Capgemini allait racheter Altran pour 3,6 milliards d'euros, hors dette.

TAUX

Le rendement des Treasuries à 10 ans a perdu environ cinq points de base pour se rapprocher de 2%, à 2,016%.

Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence de la zone euro, a suivi le mouvement pour descendre en dessous de -0,31% avant de réduire légèrement ses pertes.

Les rendements italiens ont fini par s'apaiser après avoir beaucoup reculé sur des informations suggérant que la Commission européenne s'abstiendrait de prendre des sanctions contre Rome sur sa dette pour laisser du temps à la discussion.

CHANGES

Toujours pénalisé par les anticipations de baisse des taux américains, le dollar a cédé du terrain face aux autres devises tandis que le yen profitait de son statut de valeur refuge face au conflit entre Téhéran et Washington. L'"indice dollar" a perdu 0,23% après avoir cédé 1,4% la semaine dernière, plus net repli hebdomadaire depuis la mi-février.

L'euro s'échange à son plus haut niveau depuis le 22 mars, tout proche de 1,14 dollar, en hausse de 0,25%..

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont en baisse dans un climat de regain d'inquiétude concernant la demande mondiale de brut et alors que le risque d'une confrontation militaire entre Washington et Téhéran semble s'éloigner.

Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perdu 0,66% à 57,82 dollars le baril. Le Brent a cédé de son côté 51% à 64,87 dollars.

A SUIVRE MARDI :

Les investisseurs attendent une série d'indicateurs américains et un discours du président de la Fed Jérome Powell.

(Juliette Rouillon pour le service français)

par Stephen Culp