L'indice Dow Jones a gagné 82,66 points, soit 0,35%, à 23.675,64. Le S&P-500, plus large, a pris 0,22 point, soit 0,01%, à 2.546,16. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 30,18 points (+0,45%) à 6.783,91 points.

Les grands indices américains effacent ainsi une petite partie de leurs pertes des jours précédents, qui ont ramené lundi le S&P à son plus bas de clôture depuis octobre 2017.

En rebond pendant l'essentiel de la séance, le marché a brièvement effacé ses gains peu avant la clôture dans la crainte d'un blocage partiel de l'administration fédérale américaine autour du financement du mur à la frontière mexicaine.

Mais l'attention des investisseurs est surtout tournée vers la réunion de deux jours de la Fed, débutée ce mardi, dans un concert d'appels, y compris du président américain Donald Trump, à marquer une pause dans le cycle de hausse des taux d'intérêt.

Une partie des investisseurs estiment que son président, Jerome Powell, pourrait évoquer mercredi à sa conférence de presse un ralentissement du rythme de la hausse des taux face à une croissance mondiale qui semble elle aussi marquer le pas.

Selon la dernière enquête Bank of America Merrill Lynch, le pessimisme des gérants sur la croissance économique dans les 12 mois à venir est au plus haut depuis dix ans.

"La réunion de la Fed demain est très importante et c'est le dernier obstacle de l'année pour de nombreux investisseurs", souligne David Page, économiste chez AXA IM. "Je crois qu'on assiste à une sorte de pause et de stabilisation, les marchés attendant de voir ce qui va se passer à partir de maintenant."

VALEURS

L'indice S&P de l'énergie a accusé la plus forte baisse sectorielle du jour, de 2,35%, dans le sillage du brut.

Les valeurs technologiques, qui ont été délaissées par les investisseurs ces derniers temps, ont progressé avec un gain de 0,86% de leur indice, plus forte hausse sectorielle.

Alors que le marché attend l'annonce mercredi d'une quatrième hausse des taux de la Fed, le secteur financier, qui a réalisé la plus mauvaise performance sectorielle à Wall Street depuis le début du mois, a encore perdu 0,48%.

Mais Goldman Sachs a repris 2,1%, après neuf séances de baisse d'affilée dans le cadre du scandale du fonds malaisien 1MDB qui accuse la banque de dissimulation.

Parmi les valeurs ayant soutenu la tendance figurent les géants Facebook, Apple, Amazon, Netflix et Alphabet qui ont pris 1,3% à 3,1%.

De même, Boeing a gagné 3,77% après avoir annoncé un relèvement de son dividende et un plan de rachat d'actions.

Johnson & Johnson a repris 0,99%. Le groupe, dont la capitalisation a fondu de près de 13% en deux séances après les informations de Reuters montrant que le groupe était informé depuis des décennies de la présence possible d'amiante dans son talc pour bébé, a annoncé lundi soir un programme de rachats d'actions de cinq milliards de dollars (4,4 milliards d'euros).

Après des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, le géant des logiciels Oracle a progressé de 0,26% et le constructeur de camions Navistar a bondi de 15,65%.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aux Etats-Unis, les mises en chantier de logements ont rebondi en novembre, mais uniquement grâce au segment des immeubles collectifs, celui des maisons individuelles étant resté en repli.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont terminé en baisse et tout près de leurs plus bas du jour, la chute des cours du pétrole ayant pris le pas sur le modeste rebond de Wall Street, dans un contexte de prudence à la veille des décisions de la Fed.

À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,95% (45,79 points) à 4.754,08 points. A Londres, le FTSE 100 a perdu 1,06% et à Francfort, le Dax a reculé de 0,29%.

L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,77%, le FTSEurofirst 300 0,71% et le Stoxx 600 0,82%.

Le recul sectoriel le plus marqué en Europe a touché le secteur du pétrole et du gaz, qui a cédé 2,47%, pour tomber à son plus bas niveau depuis début le mois d'avril.

TAUX

Dans le contexte de prudence avant la réunion de la Fed, les obligations ont été recherchées et le rendement à 10 ans du Trésor recule de trois points de base à 2,8264%.

En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, a terminé la séance à 0,246% après être tombé à 0,229%, tout près du plus bas de près de sept mois touché la semaine dernière à 0,224%.

CHANGES

Le dollar reste orienté en très légère baisse, après avoir touché à la mi-journée son plus bas niveau depuis une semaine, à la veille des annonces de la Fed qui pourrait annoncer un ralentissement du rythme de ses hausses de taux l'an prochain.

Le nouvel appel lancé par Donald Trump à la banque centrale pour qu'elle renonce à relever davantage les taux n'a pas particulièrement aidé le billet vert, qui cède 0,06% face à un panier de devises de référence.

L'euro remonte un peu à environ 1,1365 dollar.

PÉTROLE

La perspective d'un marché mondial de plus en plus excédentaire a provoqué une nouvelle chute des prix du baril: le Brent cède près de 6% à 56,05 dollars le baril, à son plus bas niveau depuis mi-octobre 2017, et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) décroche de près de 8% à 45,91 dollars, à son plus bas depuis fin août 2017.

Ce nouvel accès de faiblesse s'explique par un faisceau de nouvelles défavorables, qu'il s'agisse de la reprise de production du plus important champ britannique, des prévisions de l'administration américaine faisant état d'un pic des pompages de schiste à plus de huit millions de barils par jour (bpj), d'une production record à 11,42 millions de bpj en Russie ce mois-ci ou des données augurant d'une hausse des stocks.

Le Brent et le WTI accusent des replis de, respectivement, plus de 35% et 40% depuis début leurs pics de début octobre.

A SUIVRE MERCREDI:

La journée sera largement dominée par la fin de la réunion de politique monétaire de la Fed. L'attentisme pourrait donc prévaloir en attendant le communiqué prévu à 19h00 GMT et la conférence de presse de Jerome Powell une demi-heure plus tard.

(Avec David Randall, Juliette Rouillon pour le service français)

par April Joyner