New York (awp/afp) - Wall Street évoluait de façon particulièrement contrastée jeudi à la mi-séance, ralentissant sa flambée après l'élection de Donald Trump: le Dow Jones évoluait proche de records et prenait 0,70%, alors que le Nasdaq perdait 1,30%.

Vers 17H00 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average gagnait 130,49 points à 18.720,18 points, après avoir atteint 18.769,46 points, un niveau jamais vu en cours d'échanges. En revanche, le Nasdaq, à dominante technologique, reculait de 68,44 points, soit 1,30%, à 5.182,63 points.

Quant à l'indice élargi S&P 500, souvent jugé comme le plus représentatif du marché américain, il évoluait plus proche de l'équilibre en cédant 3,02 points, soit 0,14%, à 2.160,24 points.

"L'essor d'après l'élection commence à s'essoufler", a résumé Peter Cardillo, de First Standard Financial.

Contre toute attente, Wall Street a salué favorablement l'élection du républicain Donald Trump à la présidence américaine, signant une franche hausse mercredi, alors qu'elle semblait depuis des mois privilégier l'idée d'une victoire de la démocrate Hillary Clinton, présentée comme un garant de stabilité.

Parallèlement, le marché obligataire, considéré comme une valeur refuge, s'est effondré et baissait encore un peu jeudi, le rendement des bons du Trésor à 10 ans montant à 2,079% contre 2,070% mercredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,883%, contre 2,862% précédemment.

"Les investisseurs vendent des obligations pour acheter des actions", a avancé M. Cardillo. "Mais qu'est-ce qui va se passer quand la vente d'obligations va se calmer et ce marché toucher un plancher ? La Bourse va se replier et je pense que c'est ce que l'on commence à voir."

De plus, même si les investisseurs semblent désireux de se concentrer sur les aspects perçus comme favorables du programme de M. Trump, notamment un plan de relance des infrastructures et de vastes baisses d'impôts, certains secteurs semblaient pâtir du résultat de l'élection, en particulier les technologies.

Le Nasdaq, dans le vert à l'ouverture, a même brièvement perdu plus de 2%.

"Les entreprises technologiques ont été les grandes bénéficiaires de la mondialisation", a rappelé Jack Ablin de BMO Private Bank, expliquant que de potentielles mesures protectionnistes les toucheraient plus particulièrement.

Durant la campagne électorale, Donald Trump a vivement critiqué plusieurs accords commerciaux et a proposé de "fermer" une partie d'internet pour raisons de sécurité.

De plus, il a pointé du doigt des géants du secteurs comme Apple (-3,14% à 107,40 dollars) parce que la firme fait fabriquer ses appareils à l'étranger, et Amazon (-5,10% à 732,51 dollars) sur ses impôts.

Autre facteur, "le marché essaie de couvrir les secteurs qui vont bénéficier d'une politique de relance", notamment les valeurs liées aux infrastructures, au détriment du secteur technologique, a expliqué Gregori Volokhine de Meeschaert.

- Twitter chute -

Les autres valeurs étaient animées par le secteur de la distribution, avec plusieurs résultats, comme ceux des grands magasins Macy's, qui prenaient 8,29% à 41,56 dollars après avoir relevé leurs prévisions de ventes malgré une chute du bénéfice net trimestriel.

La chaîne de magasins Kohl's s'adjugeait 13,19% à 51,73 dollars après avoir limité le déclin de son chiffre d'affaires au dernier trimestre et fait monter son bénéfice net.

La marque de vêtements Ralph Lauren gagnait 5,27% à 107,53 dollars, malgré une baisse de ses ventes et bénéfices trimestriel, après avoir maintenu ses prévisions annuelles.

Parmi les autres résultats, la chaîne de fast-food Shake Shack, qui a considérablement augmenté son chiffre d'affaires au dernier trimestre et aussi fait progresser ses bénéfices, bondissait de 15,30% à 38,35 dollars.

Le réseau social Twitter perdait 5,07% à 18,16 dollars après l'annonce du départ d'un de ses dirigeants clés, le directeur d'exploitation Adam Bain, bras droit du patron-fondateur Jack Dorsey.

Le groupe internet Yahoo! cédait 3,06% à 39,95 dollars après avoir donné de nouveaux détails sur le piratage massif qu'il avait dévoilé fin septembre et ses investigations en cours, qui semblent envisager des conséquences plus étendues qu'envisagé jusqu'ici.

Le groupe pétrolier ConocoPhillips qui a fait part de son intention de céder des actifs aux Etats-Unis pour un montant de 5 à 8 milliards d'actifs dans les prochaines années, reculait de 2,65% à 44,52 dollars.

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