New York (awp/afp) - La Bourse de New York montait fortement à l'ouverture vendredi, galvanisée par l'annonce d'une baisse surprise du taux du chômage en mai aux Etats-Unis et de créations d'emplois solides.

Vers 14H00 GMT, son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, s'envolait de 2,54% à 26.949,15 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, montait de 1,56% à 9.765,97 points. Il se rapprochait ainsi du niveau record atteint en séance fin février (9.838,37 points).

Le S&P 500, qui représente les 500 plus grandes entreprises de Wall Street, gagnait, lui, 2,07% à 3.176,83 points.

Wall Street avait fini sans direction claire jeudi au lendemain d'une forte hausse et après plusieurs indicateurs américains en demi-teinte: le Dow Jones avait grappillé 0,05% tandis que le Nasdaq avait perdu 0,69%.

Mais vendredi, les investisseurs ont été surpris par les chiffres sur l'emploi.

Le taux de chômage aux Etats-Unis a en effet baissé en mai à 13,3% malgré la pandémie de Covid-19 et toutes les mesures de restrictions prises pour tenter d'enrayer sa propagation.

Les analystes attendaient un taux de chômage en hausse, frôlant les 20%, notamment dans la mesure où environ 43 millions d'Américains se sont au total inscrits au chômage en deux mois et demi.

Mais les premières réouvertures de commerces et restaurants dans certains Etats au mois de mai ont visiblement permis à la première économie mondiale de se redresser.

Moins de cicatrices

Quelque 2,5 millions d'emplois ont été créés alors que les observateurs anticipaient la destruction de 7,5 millions de postes.

De quoi conforter les investisseurs, qui font allègrement monter les indices de la Bourse de New York depuis plusieurs semaines dans l'idée que l'économie va rebondir au fur et à mesure que les Etats fédérés américains lèvent les mesures de restriction.

"La création surprise de 2,5 millions d'emplois indique que les réembauches ont commencé plus rapidement et plus solidement que ne laissaient penser les inscriptions au chômage", analyse Michael Pearce, économiste pour Capital Economics.

"Alors que de plus en plus d'États s'apprêtent à relâcher les restrictions au cours des prochaines semaines, en particulier dans la partie nord-est des Etats-Unis particulièrement peuplée, l'emploi devrait continuer de rebondir en juin et au-delà", souligne-t-il.

"Ce redressement de l'emploi plus rapide que prévu laisse espérer que le virus ne laissera pas les mêmes cicatrices durables sur le marché du travail que les récessions habituelles", conclut l'expert.

Le marché obligataire réagissait également vivement au rapport sur l'emploi: le taux à 10 ans sur la dette américaine bondissait à 0,9169% contre 0,8234% jeudi soir.

Les actions des compagnies aériennes, particulièrement affectées par la crise sanitaire, s'envolaient: United Airlines bondissait de 18%, American Airlines de 29%, Delta de 9% et Southwest de 5%.

Idem pour les croisiéristes comme Royal Carribean (+14%), Norwegian Cruise (+19%) ou Carnival (+17%).

Les valeurs bancaires, qui pourraient profiter d'un rebond plus rapide que prévu de l'activité économique, étaient aussi en forme: JPMorgan Chase prenait 4%, Citigroup 8%, Bank of America 5%, Wells Fargo 7%.

Les entreprises dont l'activité est fortement dépendante de la vigueur de la croissance, comme le constructeur d'engins de chantier Caterpillar (+4%) ou Boeing (+9%) montaient également.

Les sociétés qui ont profité du confinement avançaient pour leur part beaucoup plus timidement, à l'instar de Netflix (-0,3%) ou Amazon (-0,1%), voire reculaient comme le service de vidéoconférences Zoom (-3%).

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