Les frappes américaines sur les installations nucléaires iraniennes « ont effectivement atteint notre objectif précis : réduire la capacité de l'Iran à produire une arme nucléaire », a déclaré mardi Dorothy Shea, ambassadrice américaine par intérim auprès des Nations Unies, devant le Conseil de sécurité.
« Ces frappes - menées en vertu du droit inhérent à la légitime défense collective, conformément à la Charte des Nations Unies - visaient à atténuer la menace que représente l'Iran pour Israël, la région et, plus largement, pour la paix et la sécurité internationales », a précisé Mme Shea devant les quinze membres du Conseil.
Le président américain Donald Trump a affirmé que les frappes du week-end avaient « complètement et totalement anéanti » les principales installations d'enrichissement nucléaire iraniennes. Plus tôt mardi, il a annoncé qu'un cessez-le-feu entre l'Iran et Israël était entré en vigueur.
« Il est encore trop tôt pour évaluer l'ensemble des frappes. Nous savons que nous avons pu repousser le programme (nucléaire). Nous avons pu éliminer la menace imminente à laquelle nous faisions face », a déclaré mardi Danny Danon, ambassadeur d'Israël à l'ONU, aux journalistes.
Une première évaluation des services de renseignement américains a conclu que les frappes du week-end contre les sites nucléaires iraniens n'ont retardé le programme de Téhéran que de quelques mois, ont confié à Reuters trois sources proches du dossier.
« L'Iran est sorti fier et résolu face à cette agression criminelle. Cela prouve plus clairement que jamais une vérité simple : la diplomatie et le dialogue sont la seule voie pour résoudre la crise inutile autour du programme pacifique de l'Iran », a réagi Amir Saeid Iravani, ambassadeur iranien à l'ONU, devant le Conseil de sécurité.
« DÉPLORABLE »
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni mardi pour discuter de la mise en oeuvre d'une résolution adoptée en 2015 afin d'entériner l'accord nucléaire iranien conclu avec les grandes puissances, accord qui avait permis la levée des sanctions contre Téhéran en échange de restrictions sur son programme nucléaire.
Donald Trump s'était retiré de l'accord en 2018, lors de son premier mandat, rétablissant l'ensemble des sanctions américaines contre l'Iran. En réponse, Téhéran s'est progressivement éloigné de ses engagements nucléaires prévus par l'accord.
Rosemary DiCarlo, cheffe des affaires politiques de l'ONU, a déclaré mardi devant le Conseil que les objectifs de l'accord nucléaire iranien et de la résolution onusienne « n'ont pas encore été pleinement atteints », ajoutant : « C'est déplorable. »
Depuis avril, l'Iran et les États-Unis mènent des discussions indirectes dans l'espoir de trouver une solution diplomatique au sujet du programme nucléaire iranien. Téhéran affirme que son programme est à but pacifique. Washington souhaite garantir que l'Iran ne puisse pas se doter de l'arme atomique.
Cependant, les pourparlers ont été suspendus après qu'Israël a commencé à viser les programmes nucléaires et balistiques iraniens le 13 juin. M. Danon a déclaré mardi devant le Conseil de sécurité que l'Iran travaillait sur les éléments clés d'une bombe nucléaire.
S'appuyant sur des rapports de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia, a accusé les pays occidentaux de propager des « contrevérités » à « un public qui n'a pas lu ces rapports ou qui ne comprend pas la question ».
L'AIEA a indiqué ne pas pouvoir garantir que l'ensemble des activités nucléaires de l'Iran sont exclusivement pacifiques, tout en précisant ne disposer d'aucun indice crédible d'un programme coordonné d'armement nucléaire.