WASHINGTON, 12 décembre (Reuters) - Les Etats-Unis ont condamné lundi les menaces du président vénézuélien Nicolas Maduro d'interdire à plusieurs partis de l'opposition de participer au scrutin présidentiel de l'année prochaine.

"Le peuple vénézuélien mérite le droit d'exprimer son opinion et son consentement par un processus électoral libre et équitable qui soit ouvert à tous les candidats", déclare le département américain d'Etat dans un communiqué.

La porte-parole du département d'Etat, Heather Nauert, avait estimé plus tôt dans la journée que la menace de Maduro constituait une "nouvelle initiative extrême visant à fermer l'espace démocratique au Venezuela et à consolider le pouvoir de sa dictature autoritaire".

A l'issue des élections municipales massivement remportées par son Parti socialiste, le dirigeant vénézuélien a estimé dimanche soir que trois des principales formations de l'opposition qui avaient décidé de boycotter les urnes ne devraient pas être autorisées à participer aux futures élections.

Ces trois partis - Volonté populaire, Justice d'abord et Action démocratique - avaient décidé de bouder les urnes en dénonçant à l'avance un système électoral biaisé en faveur du parti au pouvoir. Ils ont réclamé des changements du système électoral avant la présidentielle de 2018.

"Ce que nous avons vu hier était une farce électorale qui ne représente d'aucune façon la volonté du peuple", a déclaré lundi le dirigeant de Volonté populaire, Juan Andres Mejia, qui a cité une utilisation abusive des ressources de l'Etat et des pressions exercées sur les fonctionnaires pour qu'ils aillent voter.

D'autres partis de l'opposition avaient choisi à l'inverse de présenter des candidats, semant la confusion et accentuant la désunion parmi les anti-Maduro.

D'après les derniers résultats disponibles, le Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) a remporté dimanche 21 des 23 capitales d'Etat. Maduro a indiqué pour sa part que son parti avait remporté au moins 90% des 335 municipalités en jeu.

Elu en 2014, le successeur de Hugo Chavez devrait briguer l'an prochain un second mandat.

Les élections présidentielles se déroulent traditionnellement en décembre. Les milieux politiques vénézuéliens pensent néanmoins que le scrutin pourrait être avancé dans le courant du premier semestre 2018 afin de tirer profit du désarroi et de la désunion de l'opposition, dont les principaux chefs de file sont écartés de la scène politique - Leopoldo Lopez est en état d'arrestation et Henrique Capriles a été déclaré inéligible.

"2018 appartient aux 'Chavistas'", a lancé Maduro à ses partisans réunis dimanche soir sur une place de Caracas, à côté d'une statue de Simon Bolivar, le héros de l'indépendance. (Eric Walsh avec Andrew Cawthorne et Leon Wietfeld à Caracas; Henri-Pierre André pour le service français)