New York (awp/afp) - La We Company, la maison mère de la société WeWork qui a lancé une véritable révolution des bureaux partagés, envisage de diviser sa valorisation de plus de moitié, à environ 20 milliards de dollars, lors de son entrée prochaine en Bourse, ont indiqué jeudi à l'AFP deux sources proches du dossier.

Le groupe a décidé de revoir ses ambitions à la baisse après que des investisseurs ont émis des doutes sur sa capacité à gagner de l'argent assez rapidement, ont dit ces sources sous couvert de l'anonymat.

Le pessimisme de WeWork est aussi nourri par les déboires boursiers de Lyft et Uber, anciennes pépites mais dont l'avenir inquiète Wall Street, a dit une des sources.

La valeur de l'entreprise, née en 2010 à New York, était évaluée pour l'heure à quelque 47 milliards de dollars, sur la base des dernières levées de fonds privés auprès du groupe japonais Softbank.

WeWork devrait entamer la semaine prochaine la traditionnelle tournée de présentation de l'entreprise aux investisseurs avant son baptême du feu boursier une quinzaine de jours plus tard, ont ajouté les sources.

La société entend lever un peu plus de 3 milliards de dollars lors de cette introduction en Bourse, considérée comme une des plus importantes de l'année, et obtenir une ligne de crédit de 6 milliards de dollars liée également à l'opération, ont encore dit ces sources.

La société, qui prévoit d'être cotée sous le symbole WE, a essuyé une perte nette de 1,9 milliard de dollars l'an dernier et présentait un déficit de 904 millions au premier semestre de l'année en cours.

Les manoeuvres financières de son dirigeant Adam Neumann font aussi grincer des dents, comme quand il investit personnellement dans l'immobilier pour ensuite louer à WeWork.

Les milieux d'affaires sont aussi critiques de la gouvernance mise en place par M. Neumann, qui lui permet de concentrer de grands pouvoirs et laisse peu de place à la transparence.

Contacté par l'AFP, WeWork n'a pas répondu dans l'immédiat.

Le Wall Street Journal était le premier journal à faire état jeudi de l'intention de WeWork de diminuer sa valorisation.

afp/rp