D’après un document consulté par Reuters, les PDG de grandes multinationales comme FedEx, Siemens, BMW, Mercedes-Benz, Qualcomm, AstraZeneca, Nestlé, Aramco, Citadel, Rio Tinto, Deutsche Bank, McKinsey, Estée Lauder, Standard Chartered et KPMG feront le déplacement. Le sommet réunira également des figures de proue des secteurs minier, de l’ingénierie et de la santé, avec une présence européenne plus marquée que lors des éditions précédentes.
Xi Jinping devrait, après l’événement, s’entretenir avec un cercle restreint de dirigeants étrangers, parmi lesquels plusieurs PDG européens et britanniques, selon une source. Toutefois, la liste finale des participants et le calendrier restent encore sujets à modification.
La Chine de retour au premier plan, les patrons américains trainent les pieds
L’initiative chinoise s’inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer l’attractivité du pays pour les investissements étrangers, alors que la conjoncture économique et géopolitique demeure particulièrement tendue.
Les tensions commerciales avec les États-Unis restent vives. Ce mois-ci, le président américain Donald Trump a en effet imposé de nouveaux droits de douane sur les exportations chinoises, provoquant une riposte immédiate de Pékin avec des taxes additionnelles sur les produits agricoles américains.
Dans ce climat d’incertitude, l’investissement direct étranger en Chine a reculé de 13,4% en janvier par rapport à l’année précédente, selon les données officielles publiées en février.
"Tout déplacement en Chine par des PDG américains restera très discret, compte tenu de la surveillance accrue des investissements américains en Chine par Washington", a confié une source proche du dossier. Conséquence : cette année, la participation des chefs d’entreprise américains sera plus limitée. Les PDG des géants des semi-conducteurs Micron et AMD, qui avaient assisté à l’édition précédente, ne figurent pas sur la liste provisoire. De même, des entreprises actuellement sous le coup d’enquêtes ou sous haute surveillance des autorités chinoises, comme Google, Illumina, PVH et Walmart, ne sont pas mentionnées.
Autre absent notable : le Premier ministre chinois Li Qiang, qui, selon une source, ne devrait pas rencontrer les PDG étrangers cette année. Déjà l’an dernier, il avait annulé cette rencontre, privant les patrons de multinationales d’un échange direct avec l’un des plus hauts responsables du gouvernement chinois.
Revigorée, la tech chinoise en quête d’influence
Côté chinois, certains acteurs clés du secteur technologique seront présents, à commencer par Wang Xingxing, PDG du fabricant de robots Unitree Robotics, et Qu Fang, fondateur de l’application de médias sociaux RedNote. Cette dernière connaît une ascension fulgurante aux États-Unis, un succès qui survient alors que TikTok, propriété de ByteDance, est dans la tourmente face aux menaces d’interdiction de Washington.
Wang Xingxing avait déjà participé, le mois dernier, à une rencontre exceptionnelle entre Xi Jinping et les grands patrons de la tech chinoise, un rendez-vous soigneusement mis en scène pour rassurer un secteur en pleine turbulence, confronté aux restrictions américaines sur les technologies chinoises.
Enfin, le Forum de développement de la Chine accueillera aussi des figures politiques et économiques de premier plan, dont le secrétaire aux Finances de Hong Kong, Paul Chan, ainsi que des hauts responsables du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale.
Dans ce contexte de recomposition des équilibres économiques mondiaux, Pékin entend afficher une posture d’ouverture et de stabilité. Reste à voir si les multinationales, confrontées à un climat d’affaires de plus en plus complexe, y verront un signal suffisamment fort pour maintenir, voire renforcer, leurs engagements en Chine.