RYAD/ADEN, 6 septembre (Reuters) - L'Arabie saoudite a appelé jeudi les séparatistes sud-yéménites à céder le contrôle de la ville d'Aden et réaffirmé son soutien au gouvernement du président Abd Rabbou Mansour Hadi, laissant suggérer une nouvelle fracture avec les Emirats arabes unis, alliés supposés dans la lutte contre les rebelles Houthis.

Dans un communiqué relayé par l'agence de presse officielle SPA, Ryad dit refuser toute "réalité" imposée par la force dans le sud du Yémen et indique que toute tentative visant à déstabiliser la sécurité du pays serait une menace contre l'Arabie saoudite, qui interviendrait alors "avec fermeté".

L'Arabie saoudite a engagé des discussions indirectes pour tenter de mettre fin à la crise avec les séparatistes du Conseil de transition du Sud (CTS), soutenus par les Emirats arabes unis.

Le gouvernement de Hadi, qui refuse de prendre part à toute réunion avec le CTS tant que celui-ci n'aura pas rendu le contrôle d'Aden, a demandé publiquement aux Emirats de mettre fin à leur soutien aux forces séparatistes. Abu Dhabi a en réponse dénoncé la faiblesse et l'inefficacité du gouvernement yéménite.

Les séparatistes, qui veulent rétablir l'Etat du Yémen du Sud, et le gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale se disputent le contrôle du grand port du Sud après avoir été alliés pendant plus de quatre ans dans la lutte contre les rebelles chiites Houthis, qui tiennent la capitale Sanaa dans le centre du pays.

Cette escalade des tensions entre alliés supposés complique les efforts de l'Onu visant à mettre fin au conflit au Yémen, qui a fait des dizaines de milliers de morts. (Marwa Rashad et Mohammed Mukhashaf; Jean Terzian pour le service français)