New York (awp/afp) - Les cours des grandes compagnies aériennes ont chuté lundi à Wall Street et sur d'autres Bourses mondiales avec la crainte d'un nouveau tour de vis dans les restrictions aux déplacements face à la résurgence de l'épidémie de Covid-19.

Un nouveau rapport, ordonné par l'industrie aérienne britannique, a de plus révélé lundi que l'impact réel de la fermeture des frontières était "dévastateur pour l'économie du Royaume-Uni".

Par conséquent, les actions du secteur aérien, synonyme de voyages, en première ligne face à la hausse des cas de coronavirus, ont dégringolé à Wall Street dans le sillage de la chute à Londres d'IAG, propriétaire de British Airways. Le titre a perdu 12,08% à Londres à la clôture lundi.

Vers 17H00 GMT à Wall Street, dont la plupart des indices étaient dans le rouge vers la mi-séance, Delta Airlines plongeait de près de 9%, United Airlines perdait 7,63% et American Airlines 6,52%.

Le coup d'arrêt brutal aux liaisons entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni va particulièrement amputer la production économique britannique, s'alarme un rapport commandé par la profession et cité notamment par l'Association des compagnies britanniques.

Cela devrait grever de 11 milliards de livres (14 milliards de dollars) le PIB du Royaume-Uni en 2020, indique le rapport.

Selon John Holland-Kaye, PDG de l'aéroport londonien de Heathrow, "c'est un sévère avertissement qui plaide pour une action immédiate pour ouvrir les connexions en toute sécurité avec nos principaux partenaires commerciaux aux Etats-Unis".

Il a appelé à rouvrir les vols à destination de New York, "une ville où les taux d'infection sont désormais plus faibles" qu'au Royaume-Uni.

De nouvelles suppressions d'emplois

L'industrie du transport aérien s'alarme du fait que le gouvernement britannique n'écarte pas de recourir à un nouveau confinement général pour toute l'Angleterre.

Les patrons des grandes compagnies aériennes américaines sont allés plaider la semaine dernière, à la Maison Blanche, pour un nouveau programme d'aides au secteur, fortement secoué par la pandémie, afin d'éviter des dizaines de milliers de licenciements au 1er octobre.

Le président Donald Trump a, à plusieurs reprises, appelé à l'adoption de mesures supplémentaires pour aider les sociétés de transport aérien. Et de nombreux parlementaires, démocrates comme républicains, ont aussi fait part de leur soutien.

Les compagnies ont bénéficié aux Etats-Unis d'une enveloppe de 25 milliards de dollars versés par le gouvernement en mars, en échange de quoi elles s'étaient engagées à ne pas supprimer d'emplois jusqu'au 30 septembre.

Mais American Airlines a prévenu la semaine dernière qu'elle licencierait 19.000 salariés en octobre si elle ne recevait pas de nouveau soutien tandis que United Airlines a averti qu'elle congédierait 16.000 personnes.

Côté européen, Lufthansa, le premier groupe européen du transport aérien, a annoncé lundi des milliers de suppressions d'emplois supplémentaires et une réduction encore plus importante de ses capacités que prévu. Le groupe, qui perd 500 millions d'euros par mois, soit un million toutes les 90 minutes, va réduire sa flotte de 150 appareils, d'ici 2025.

La compagnie aérienne irlandaise Ryanair a par ailleurs annoncé vendredi avoir réduit une nouvelle fois de 20% ses vols pour octobre en raison de l'impact sur la demande des restrictions aux déplacements décidées par les gouvernements pour enrayer la pandémie.

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