par Andrew Gray et Gabriela Baczynska

BRUXELLES, 9 février (Reuters) - Le président ukrainien, Volodimir Zelensky, se rendra jeudi à Bruxelles afin de demander aux dirigeants des Ving-Sept de fournir des armes supplémentaires à l'Ukraine.

Volodimr Zelensky a effectué mercredi une visite surprise à Londres, son deuxième voyage connu à l'étranger depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine il y a près d'un an, avant de se rendre à Paris, où il s'est entretenu avec le président français, Emmanuel Macron, et le chancelier allemand, Olaf Sholz.

Le président ukrainien ne devrait pas voir sa demande immédiatement exaucée, mais ce déplacement lui permettra de s'exprimer en personne devant le Parlement européen.

Alors que les Occidentaux se sont engagés le mois dernier à livrer des chars à l'Ukraine, les responsables ukrainiens demandent dorénavant des roquettes longue portée et des avions modernes.

L'Occident a, pour l'instant, exclu de fournir des avions à Kyiv en raison du temps nécessaire pour apprendre à maîtriser les appareils.

La Grande-Bretagne a toutefois indiqué mercredi qu'elle souhaitait commencer à former des pilotes de chasse ukrainiens dès que possible.

Selon un responsable ukrainien, Volodimr Zelensky souhaite profiter du sommet européen de Bruxelles pour obtenir de nouvelles livraisons de munitions.

"Il faut que le Conseil européen accélère ses livraisons à l'Ukraine", a expliqué le responsable à la condition de conserver l'anonymat.

"Nous avons terriblement besoin de munitions", a-t-il ajouté.

Le président ukrainien devrait également appeler les dirigeants de l'UE à entamer rapidement les discussions en vue d'une adhésion de l'Ukraine au bloc.

"Nous sommes persuadés que la décision de débuter les négociations en vue de l'adhésion (de l'Ukraine à l'UE) peut être prise cette année", a déclaré le responsable.

Bien que certains pays membres de l'UE souhaitent donner à l'Ukraine un signe de bonne volonté, d'autres se montrent plus prudents, soulignant que les pays faisant acte de candidature doivent remplir plusieurs critères, notamment en termes de lutte contre la corruption, avant même le début des négociations.

"L'Ukraine ne peut bénéficier d'un statut spécial par rapport à des pays comme, disons, les Balkans occidentaux, qui ont entamé le processus d'adhésion (à l'UE) et franchissent toutes les étapes", a dit un diplomate européen.

"On ne peut pas dire aux Balkans occidentaux: 'Et bien, pour entrer dans l'UE, il vous faut être en guerre.'" (Reportage Andrew Gray, Gabriela Baczynska et Philip Blenkinsop; version française Camille Raynaud)