PARIS/FRANCFORT (Reuters) - L'inflation dans la zone euro a enregistré une accélération plus importante qu'attendu en septembre pour atteindre un nouveau plus haut historique, montre la première estimation publiée vendredi par Eurostat, ce qui devrait renforcer les anticipations en faveur d'une nouvelle forte hausse des taux d'intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) en octobre.

La hausse des prix à la consommation dans les 19 pays utilisant la monnaie unique est ressortie ce mois-ci à 10,0% sur un an, après une augmentation de 9,1% en août.

Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un taux d'inflation de 9,7% sur un an en septembre.

La première estimation de l'inflation publiée jeudi par Destatis, l'office fédéral de la statistique, avait déjà montré que la hausse des prix en Allemagne s'était encore accélérée en septembre sous l'effet de la flambée des tarifs des produits énergétiques et alimentaires, avec un indice à 10,9% sur un an.

L'inflation en zone euro a été de nouveau tirée principalement par les prix de l'énergie et des denrées alimentaires, mais elle a continué à s'étendre à pratiquement toutes les catégories, allant des services aux biens industriels, avec des chiffres extrêmement élevés.

L'inflation hors énergie et produits alimentaires non transformés, un indicateur suivi de près par la BCE, a augmenté plus que prévu, de 6,1% contre +5,5% en août et un consensus Reuters à 5,6%.

Une mesure encore plus étroite, qui exclut aussi l'alcool et le tabac, montre que l'inflation a progressé de 4,8% après +4,3% le mois précédent et un consensus Reuters à +4,7%.

Ces nouvelles données suggèrent que l'inflation, qui est de plus alimentée par une demande excédentaire, risque de s'enraciner bien au-delà de l'objectif de 2% de la BCE.

Avant même la publication de ces chiffres, plusieurs responsables de la BCE ont plaidé jeudi pour une nouvelle forte hausse des taux directeurs en octobre alors que le coût du crédit en zone euro a déjà augmenté de 125 points depuis juillet, le rythme le plus rapide dans l'histoire du resserrement monétaire de la banque centrale.

Les marchés tablent désormais sur un taux de dépôt d'environ 2% d'ici la fin de l'année, puis environ 3% au printemps prochain avant une stabilisation, contre 0,75% actuellement.

(Rédigé par Claude Chendjou, avec Balazs Koranyi à Francfort, édité par Kate Entringer)