BRUXELLES (Reuters) - La remontée des prix des services et des produits industriels a favorisé le rebond de l'inflation dans la zone euro en janvier après cinq mois de baisse due entre autres à la chute des cours de l'énergie, montrent les statistiques publiées mardi par Eurostat.

Le taux d'inflation dans les 19 pays ayant adopté la monnaie unique ressort ainsi à 0,2% sur un mois et 0,9% en rythme annuel, comme attendu par les économistes interrogés par Reuters.

Les prix à la consommation baissaient en rythme annuel depuis le mois d'août, principalement en raison de la chute des prix de l'énergie.

Ces derniers ont augmenté de 3,8% sur un mois en janvier mais restent en baisse de 4,2% sur un an alors que ceux des produits alimentaires non transformés affichent une hausse de 1,2% par rapport à décembre et de 2,0% par rapport à janvier 2020.

L'inflation dite de base, qui exclut ces deux catégories volatiles, reste négative sur un mois, de 0,3%, mais atteint 1,4% sur un an.

Une mesure plus étroite encore qui exclut également l'alcool et le tabac recule de 0,5% par rapport à décembre mais enregistre elle aussi une hausse de 1,4% en rythme annuel.

Les plus fortes contributions à la hausse des prix en rythme annuel en janvier ont été celles des services (+0,65 point de pourcentage), des biens industriels hors énergie (+0,37 point) et de l'ensemble alimentation-alcool-tabac (+0,3 point), alors que ceux de l'énergie continuaient de peser sur le taux global, à hauteur de 0,41 point.

Le rebond de janvier rapproche ainsi le taux d'inflation de la zone euro de l'objectif que s'est fixé la Banque centrale européenne (BCE), à savoir un taux légèrement inférieur à 2,0% en rythme annuel à moyen terme.

Le retour de l'inflation est l'une des préoccupations actuelles des investisseurs, la reprise attendue après la crise du coronavirus ayant ravivé les craintes d'une accélération des prix qui contraindrait les grandes banques centrales à resserrer plus tôt que prévu leur politique monétaire.

Mais les responsables de la BCE écartent pour l'instant une telle hypothèse: lundi, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, qui siège au Conseil des gouverneurs à Francfort, a estimé que l'inflation en Europe restait très basse et jugé que les craintes de surchauffe étaient "très prématurées".

(Jan Strupczewski, version française Marc Angrand)