FRANCFORT (Reuters) - Les anticipations d'inflation des consommateurs dans la zone euro ont été revues légèrement à la hausse en décembre, ce qui donne à penser que les récents relèvements de taux d'intérêt et la baisse des tarifs de l'énergie n'ont pas encore un impact suffisant sur les craintes en la matière.

La hausse des prix dans la zone euro, qui a culminé au-dessus de 10% en octobre, est revenue à 8,5% en janvier, selon la première estimation publiée la semaine dernière par Eurostat. Mais l'inflation dite de base, qui exclut l'énergie et les produits alimentaires non transformés, continue de persister, avec un taux à 7,0% sur un an après 6,9% en décembre.

Selon l'enquête publiée mardi par la Banque centrale européenne (BCE), la médiane des anticipations d'inflation dans trois ans des consommateurs de la zone euro est passée de 2,9% à 3% en décembre. Celle sur leurs anticipations dans les 12 mois s'est toutefois maintenue à 5%.

La BCE a relevé la semaine dernière ses taux d'intérêt de 50 points de base et a dit prévoir au moins une nouvelle hausse de même ampleur en mars après avoir augmenté depuis juillet 2022 le coût du crédit de 300 points de base.

Une hausse des anticipations d'inflation pèse sur les entreprises davantage exposées à des revendications salariales, entretenant ainsi une spirale prix-salaire difficile à contrôler alors que la BCE souhaite ramener l'inflation à terme autour de 2%.

La dernière enquête de l'institution montre par ailleurs une légère amélioration des attentes en matière de croissance du produit intérieur (PIB) et des salaires dans le bloc communautaire, ainsi qu'une légère baisse des perspectives concernant le chômage.

(Reportage Balazs Koranyi; version française Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)