Bruxelles (awp/afp) - Le FMI a loué mardi la reprise économique en zone euro "qui se consolide", mais a mis en garde contre des risques pesant sur l'avenir, comme l'inflation faible, la fragilité de certaines banques et le Brexit.

"La reprise se solidifie, avec le retour de la croissance et de l'emploi dans de nombreux pays qui sont passés par des périodes de récession", a constaté le Fonds Monétaire International, basé à Washington, dans son rapport annuel sur les 19 pays ayant adopté la monnaie unique.

Cependant, le FMI a estimé que tout n'était pas si rose, pointant des nuages menaçants à l'horizon, nécessitant des "actions décisives" de la part des gouvernements nationaux.

Il a appelé à l'adoption de réformes et, dans certains cas, à des dépenses publiques supplémentaires pour des projets relançant la croissance et l'investissement.

En raison des difficultés persistantes, la politique monétaire de la BCE "doit rester résolument accommodante", a souligné le Fonds, "jusqu'à ce qu'on arrive à une augmentation soutenue de l'inflation", s'approchant de l'objectif de la Banque centrale européenne de 2% ou juste un peu en dessous.

Le FMI a noté que l'inflation sous-jacente (qui exclut par exemple l'énergie, produit particulièrement volatil) "demeurait à un niveau particulièrement faible", tirée vers le bas par une hausse des salaires peu élevée et un taux de chômage fort dans certains pays.

Le FMI a confirmé s'attendre à une croissance de la zone euro de 1,9% en 2017, qui ralentirait ensuite en 2018 à 1,7%.

Ce ralentissement devrait perdurer à moyen terme, avec une croissance végétant à environ 1,5% par an, a prédit le Fonds.

Les gouvernements des 19 pays ayant adopté la monnaie unique devraient saisir l'opportunité de l'actuelle reprise pour assainir les finances publiques, imposer des réformes et achever l'intégration de la zone euro, a plaidé le FMI.

Le Fonds a concédé que ce genre de mesures nécessitaient de la part de pays considérés comme dépensiers, tels l'Italie et la France, un meilleur respect des règles européennes en matière budgétaire, afin de gagner la confiance de leurs partenaires.

L'un des obstacles à une plus grande croissance dans la zone euro est le secteur bancaire, plombé par des créances douteuses de près de mille milliards d'euros, a souligné le FMI.

Enfin, la menace du Brexit, et ses conséquences encore inconnues, pèse sur les 19, qui pourraient voir "la consommation et l'investissement faiblir" après le divorce de l'UE avec la Grande-Bretagne, a ajouté le Fonds.

afp/rp