Bruxelles (awp/afp) - Les ministres des Finances de la zone euro ont choisi lundi l'Irlandais Philip Lane pour occuper le poste d'économiste en chef de la BCE, alors qu'il était l'unique candidat.

M. Lane, 49 ans et actuel gouverneur de la Banque centrale d'Irlande, devrait prendre la succession du Belge Peter Praet à partir du 1er juin prochain.

Les chefs d'État et de gouvernement de l'UE doivent encore formellement adopter cette décision les 22 et 23 mars prochain, lors d'un sommet à Bruxelles, après des consultations avec le Parlement européen et le Conseil des gouverneurs de la BCE.

Le choix de M. Lane ouvre le bal des tractations pour une série de changements au directoire de la BCE (l'organe exécutif de l'institut de Francfort).

En effet, le poste de président de la BCE, occupé actuellement par l'Italien Mario Draghi, sera vacant fin octobre puis, à la fin de l'année, celui du Français Benoit Coeuré, qui fait fonction de "ministre des Affaires étrangères" et "homme des marchés".

Cette refonte d'ampleur de l'état-major de la BCE intervient dans un climat plein d'incertitudes et au moment où l'économie en zone euro, à l'image de l'Allemagne, donne des signes d'essoufflement.

M. Lane passe pour être davantage une "colombe" (terme utilisé en économie pour désigner un banquier central plus conciliant en matière de politique monétaire afin de soutenir la croissance) qu'un "faucon" (exclusivement préoccupé par la stabilité des prix).

L'économiste en chef est un personnage central à la BCE: il fait les premières propositions sur la politique monétaire à adopter ainsi que sur les déclarations à faire, qui peuvent faire bouger les marchés.

L'Irlande est le seul pays parmi les 11 membres fondateurs de la zone euro à n'avoir jamais occupé jusqu'ici de siège au directoire de la BCE.

Pour les autres postes à pourvoir à la BCE, tout reste très ouvert. D'autant plus qu'après les élections européennes en mai, la Commission, le Conseil (représentant les États membres) et le Parlement européen vont tous devoir se doter d'un nouveau président.

Dans ce gigantesque marchandage entre les différents pays de l'UE, où il faut tenir compte des équilibres nord/sud et des sensibilités politiques droite/gauche, la BCE représente par conséquent une des pièces du puzzle.

Parmi les noms qui circulent pour la succession de M. Draghi, sont régulièrement cités l'Allemand Jens Weidmann, le Français François Villeroy de Galhau, le Finlandais Erkki Liikanen ou encore l'Estonien Ardo Hansson.

afp/rp