Chers clients,

Après un début de semaine marqué par les difficultés financières de l’Espagne et de l’Italie, la déclaration de Mario Draghi : « La BCE est prête à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l’Euro… Et croyez-moi, ce sera suffisant » aura déclenché un vif mouvement haussier de part et d’autre de l’Atlantique. Les investisseurs veulent croire à une action concertée de la BCE avec les Etats de la zone Euro. Cette dernière, par l’intermédiaire de son président Jean-Claude Juncker, confirme une intervention « dans les prochains jours ». Ces déclarations apportent un second souffle aux marchés actions qui subissaient d’une part les publications semestrielles mitigées mais également des chiffres macro qui se dégradent.


Indices

L’indice CAC 40 s’est extrait par le haut de son trading range 3000 / 3270 points. Cet élan haussier ouvre de nouvelles perspectives vers 3400 points, d’autant plus que les publications semestrielles des sociétés se révèlent moins négatives que prévu.

Le DAX quant à lui ne s’est pas affranchi de ses plus hauts du mois de mai, ni de ses récents plus hauts du 20 juillet. Il faudra ainsi suivre un dépassement des 6850 points pour donner un signal d’achat vers de nouvelles cibles haussières à proximité des 7150 points.
Le Dow Jones est à 2% de ses plus hauts annuels et le Nasdaq à 6%. Ce dernier peine à repartir avec le repli récent du géant américain Apple. En Europe, on note un fort rebond des indices espagnol (IBEX) et italien (MIB) +10% et de l’indice portugais +7% en quelques séances suite aux discours encourageants des politiques.


Matières premières

Les céréales subissent quelques prises de bénéfices après de nouveaux records annuels touchés la semaine dernière, les gains sont encore élevés avec des performances de plus 50% pour le maïs et le blé en quelques semaines.

L’or a également connu des séances animées avec les rumeurs d’intervention des banques centrales mais doit s’affranchir de la zone des 1630 USD l’once pour déclencher un réel potentiel technique. En revanche, pas de reprise notoire concernant les métaux de base pour l’industrie qui à l’image du nickel et de l’étain se situent au plus bas depuis deux ans.
Le pétrole qui a connu une forte progression de ses cours depuis deux mois, se stabilise sur les 106 USD le baril pour le Brent et sur les 90 USD pour le WTI.


Analyse sectorielle

Après un début de semaine fragile, le secteur bancaire a été dopé par les annonces des dirigeants de la BCE. En effet, sur la semaine, l’indice Euro Stoxx Banks constitue la plus forte hausse sectorielle et termine avec un gain cumulé de 14% : l’accélération a profité à la majorité des titres bancaires français.

A l’inverse, les valeurs cycliques ont pâti des indices d’activité de mauvaise qualité. Ces derniers confirment une prochaine récession de la zone euro et illustrent la décélération de la croissance du secteur manufacturier aux Etats-Unis. Malgré des résultats en demi-teinte des deux géants américains Apple et Facebook, l’indice Euro Stoxx Technology s’est bien comporté.

Dans les jours à venir, il faudra surveiller les publications des titres suivants :
Mardi : EDF, Safran et Vinci
Mercredi : Arkema, Schneider, Société Générale, Suez Environnement
Jeudi : BNP, GDF Suez, Natixis, Veolia Environnement
Vendredi : Axa, Procter & Gamble


Marchés des changes

L’euro, malmené depuis plusieurs semaines, a réagi positivement aux déclarations de Mario Draghi, en progressant contre toutes les devises majeures. En effet les cambistes, majoritairement en position « courte » sur l’euro, ont dû se racheter partiellement ce qui a entraîné une reprise graduelle de la devise européenne jusqu’à 1.2390 contre un dollar et 97.33 face au Yen.

Depuis, la tendance de fond négative a repris son hégémonie avec une baisse du taux de change à 1.2230 contre le billet vert et à 95.60 face à la devise japonaise.
Le cours de l’euro demeure également au plus bas face aux monnaies secondaires anglo-saxonnes : le dollar australien (1.17), le dollar canadien (1.23), le dollar néo-zélandais (1.52) et le Hong Kong dollar. (Voir graphique)


Dégradation de l'euro contre les devises secondaires (base 100 au 3 août 2007)

 


en rouge : EUR/AUD
en blanc : EUR/NZD
en vert : EUR/CAD
en violet : EUR/HKD


Statistiques économiques

La semaine dernière, en dépit de statistiques macroéconomiques décevantes (indices PMI européens, commandes de biens durables et chiffres sur l’immobilier américain en deçà des attentes), les marchés actions ont fortement rebondi. Ils ont été portés par l’annonce de Mario Draghi qui s’est dit prêt à mettre en place des mesures destinées à soulager les tensions sur les marchés obligataires des pays en difficulté financière.

Cette semaine, on suivra avec attention le compte rendu de la politique monétaire de la Fed mercredi et de la BCE jeudi. Les décisions de ces banques centrales sont très attendues par les investisseurs après les annonces encourageantes de la BCE la semaine passée. En plus de ces rendez vous, l’indice du Conference Board ainsi que les chiffres de l’emploi américain pour le deuxième trimestre seront dévoilés, les analystes tablent sur 96 000 créations d’emploi et un taux de chômage à 8,2%.


Vers une action concertée

L’accord des trois grands pays de la zone (Allemagne, France et Italie) vient en soutien de la BCE dans le cadre d’une intervention limitant l’envolée des taux d’intérêt espagnol et italien. Une chose est sûre, seules les banques centrales ont le pouvoir de faire réagir les marchés actions et d’amorcer ou non un véritable rebond.

Par conséquent, les marchés se sont réveillés mais cette première phase de relance dynamique devra très vite trouver un soutien par des achats fondamentaux pour constituer une réelle tendance de fond. Dans le cadre du portefeuille Investisseur, nous attendrons la confirmation de ce mouvement pour se désengager, au moins temporairement, de notre position de couverture ou de compléter nos investissements.