Londres (awp/afp) - L'or et l'argent se sont envolés cette semaine, franchissant l'un et l'autre des caps historiques, avant de retomber après l'annonce d'un cessez-le-feu à Gaza.

L'or a d'abord dépassé les 4.000 dollars l'once mercredi, pour atteindre un prix record de 4.059,31 dollars l'once.

L'argent a le lendemain passé le seuil des 50 dollars l'once pour la première fois depuis 1980, d'après l'agence Bloomberg qui s'appuie sur des données partielles de l'époque. Il a atteint le chiffre record de 51,2350 dollars.

Cette hausse des métaux précieux "illustre l'intensité de la demande pour les valeurs refuge", "portées par un cocktail de chaos politique à Washington, de troubles en France et d'incertitude persistante sur l'économie mondiale", résume Fawad Razaqzada, analyste de City Index.

Pour certains analystes, les droits de douane américains et les attaques de Donald Trump contre la Réserve fédérale ont contribué à une "perte de valeur" du dollar ("debasement"), ce qui profite à des actifs alternatifs.

"Le marché de l'argent de Londres est extrêmement tendu" ces derniers temps, explique aussi à l'AFP Ole Hansen, responsable de la stratégie sur les matières premières chez Saxo Bank, en raison d'une "pénurie de métal physique alors que les acheteurs (...) restent très actifs", en particulier en Inde.

Une correction des prix a ensuite été observée en fin de semaine, en réponse à l'accord entre Israël et le Hamas sur Gaza signé jeudi, qui a contribué à apaiser le climat d'incertitudes géopolitiques.

Vers 14H40 GMT (16H40 à Paris), l'once d'or s'échangeait à Londres à 3.986,17 dollars, contre 3.886,54 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

L'once d'argent (31,1 g) se négociait elle à Londres à 50,6110 dollars, contre 48,0003 dollars la semaine dernière.

- Vent porteur pour le cuivre -

Le cuivre s'est échangé à son plus haut niveau depuis mai 2024 cette semaine à Londres, poussé par des craintes sur la capacité de l'offre à répondre à une demande croissante.

Dans ses dernières estimations, le groupe d'étude international du cuivre (ICSG) prévoit un déficit d'environ 150.000 tonnes pour 2026, alors qu'il évoquait en avril dernier un excédent de 209.000 tonnes.

"Ce passage à un déficit est attribué à une production de cuivre raffiné inférieure aux prévisions", affirme l'ICSG.

Plusieurs incidents récents dans des mines importantes à travers le monde expliquent ces problèmes d'offre.

Par exemple, les opérations de la mine de Grasberg en Indonésie, une des plus importantes au monde, restent suspendues après un glissement de terrain "et l'exploitant Freeport-McMoRan a réduit de 35% ses prévisions de ventes pour 2026", souligne J.P. Steiner, analyste chez ADM Investors Services.

En parallèle, la consommation à long terme de cuivre est attendue en hausse par le marché. Le métal rouge est notamment crucial pour la transition énergétique, pour l'industrie de la défense et pour le secteur de l'intelligence artificielle.

Vendredi, sur le LME, une tonne de cuivre coûtait 10.811 dollars, après être montée à 11.000 dollars jeudi, contre 10.715,50 dollars la semaine dernière à la clôture.

- Cacao bas -

Les cours du cacao ont baissé cette semaine, au plus bas depuis février 2024, avec la perspective d'une offre plus abondante en Afrique de l'Ouest.

La Côte d'Ivoire et le Ghana fournissent à eux deux près de la moitié de la production mondiale de cacao, respectivement 36% et 10% selon l'Organisation internationale de cacao (ICCO).

Et dans ces pays, "les précipitations saisonnières du mois dernier ont été perçues comme bénéfiques pour la récolte", affirme Mark Bowman, analyste chez ADM Investors Services, "et il y a eu relativement peu de rapports sur des problèmes de maladies" des cacaoyers.

La récolte pourrait aussi être encouragée par une forte hausse du prix payé aux producteurs de cacao au Ghana (+12%) et en Côte d'Ivoire (+55%).

A Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars valait 4.198 livres vendredi, contre 4.356 livres une semaine plus tôt en fin de séance.

A New York, la tonne pour livraison en décembre s'échangeait à 5.901 dollars, contre 6.190 dollars vendredi dernier à la clôture.

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