FRANCFORT (DEUTSCHE-BOERSE AG) - Ces derniers jours, le DAX est enfin sorti de sa fourchette de négociation, accompagné par un optimisme débordant des professionnels. Reste à savoir si cela pourrait peser sur de nouveaux gains boursiers, selon Goldberg.
9 octobre 2025. FRANCFORT (Goldberg & Goldberg). Lorsque nous avons intitulé notre commentaire de sentiment de la semaine dernière « Poussée vers le haut », nous ne nous doutions pas que la pression était telle que le niveau de résistance clé des 23 800/850 points DAX serait franchi durablement le jour même. Il manquait également des catalyseurs fondamentaux forts qui auraient, à première vue, justifié un gain hebdomadaire aussi marqué, atteignant par moments 3 %. Plusieurs éléments suggèrent donc que cette hausse soudaine a pu être alimentée par une demande à long terme en provenance de l'étranger. En effet, les seules positions des acteurs locaux à moyen terme n'auraient probablement pas suffi à provoquer une telle « squeeze ». Depuis notre dernière enquête de sentiment, en l'absence de corrections majeures, le DAX affiche ainsi encore une progression de 2,6 %.
La nette progression du DAX a également influencé positivement l'humeur des investisseurs institutionnels interrogés, opérant avec un horizon de placement à moyen terme. L'indice de sentiment Bourse Francfort a ainsi grimpé de 18 points par rapport à il y a deux semaines (aucune enquête n'ayant eu lieu la semaine précédente), atteignant le niveau de +30. Il s'agit d'ailleurs de son plus haut niveau depuis début novembre 2023.
Appétit d'achat relativement modéré
Ce sont surtout d'anciens « ours » qui se sont activés, clôturant manifestement leurs positions à la faveur de la soudaine hausse des cours - un mouvement opéré avec discipline. Cela se traduit par le passage des anciens pessimistes vers les investisseurs neutres, dont le camp a progressé de 10 points de pourcentage. Seuls près de 30 % des ex-ours ont, au final, basculé du côté des taureaux, retournant leurs positions à 180 %.
Du côté des investisseurs particuliers, le moral s'est également amélioré par rapport à la semaine précédente : l'indice de sentiment Bourse Francfort de ce panel progresse pour la cinquième fois consécutive, gagnant 7 points pour atteindre un nouveau niveau de +23. Les investisseurs interrogés via les réseaux sociaux se sont, comme souvent, montrés encore plus haussiers que la semaine passée, mais le reste des particuliers a également affiché un net mouvement vers l'optimisme, leur groupe progressant de 8 points de pourcentage. Trois quarts de cette hausse proviennent d'anciens neutres, tandis que les ex-ours semblent avoir subi peu de « dégâts collatéraux ».
Peur de rater une opportunité
Avec cette dernière enquête, les investisseurs institutionnels ont surpassé leurs homologues privés en matière d'optimisme. Toutefois, la dynamique de ce mouvement est différente chez les institutionnels. Beaucoup ont rapidement admis que la borne supérieure de la fourchette DAX, en vigueur depuis début septembre, ne tiendrait probablement plus. Parallèlement, la progression du camp haussier reste relativement limitée. En d'autres termes : même si nombre d'investisseurs ne peuvent, d'un seul coup, retourner leurs positions de short à long après des pertes, la hausse des taureaux (4 points de pourcentage en deux semaines) ne laisse pas penser que la majorité des investisseurs se sente pleinement à l'aise avec ces nouveaux engagements. La peur de rater une opportunité (« fear of missing out ») semble avoir joué un rôle décisif dans ces repositionnements.
Les lecteurs réguliers de nos commentaires sur le sentiment devraient voir s'allumer un signal d'alerte avec un indice à +30. D'autant que l'optimisme, sur trois et six mois, est même un peu plus élevé. Toutefois, avec 51 % de taureaux, le camp haussier n'est pas encore assez encombré pour craindre de massives prises de bénéfices à la hausse. En revanche, la protection à la baisse s'est nettement affaiblie : les pessimistes restants auraient peu de ressources à opposer à une correction marquée. Cela vaut surtout si, en cas de repli vers 23 850/900 points, la demande des investisseurs neutres venait à manquer.
Par Joachim Goldberg
9 octobre 2025, © Goldberg & Goldberg pour boerse-frankfurt.de
(Le contenu de cette chronique relève de la seule responsabilité de Deutsche Börse AG. Les contributions ne constituent pas une incitation à l'achat ou à la vente de titres ou d'autres actifs.)

















