Piazza Affari vire nettement dans le rouge, pénalisée par la contre-performance des banques et, surtout, par l'effondrement de Ferrari qui plombe l'ensemble du marché.
La séance avait pourtant débuté prudemment à la Bourse de Milan, les investisseurs préférant sécuriser une partie de leurs gains après le récent rallye des marchés.
Un rallye qui, à Wall Street, ne montre aucun signe de faiblesse, les indices S&P500 et Nasdaq ayant enregistré de nouveaux records dans la nuit, tandis que les places asiatiques profitent de l'engouement autour de l'intelligence artificielle, thème central du moment.
Les investisseurs continuent d'opérer en l'absence de données économiques américaines, en raison de la fermeture de nombreux bureaux fédéraux suite au shutdown.
Les attentes d'une baisse des taux par la Réserve fédérale américaine restent le principal moteur des places boursières.
Vers 12h55, l'indice Ftse Mib reculait de 1,06 %, faisant de la place milanaise la plus mauvaise performance en Europe. Les volumes d'échanges atteignaient 1,8 milliard d'euros.
Tour d'horizon des valeurs en vue aujourd'hui :
Ferrari s'effondre lors du Capital Market Day, le titre, actuellement suspendu, perdant près de 15 %. Le constructeur a relevé ses perspectives pour 2025, dépassant ainsi les objectifs de rentabilité de son plan stratégique 2026 avec un an d'avance, et anticipe un chiffre d'affaires d'environ 9 milliards d'euros à l'horizon 2030. Des prévisions qui n'ont manifestement pas convaincu le marché, les investisseurs se livrant à des ventes massives dans ce que les traders qualifient de « sell on news », principalement orchestré par les vendeurs à découvert. Selon Citi, la nouvelle guidance pour 2030 est « inférieure à nos estimations déjà prudentes et reflète l'approche conservatrice du management ».
Le secteur de la défense marque le pas après un rallye soutenu par la demande en armements, avec Leonardo en recul de 1,7 % et Fincantieri stable.
Avio cède 2 % après la forte hausse de la veille, victime elle aussi de prises de bénéfices.
Les banques affichent une nette baisse : parmi les grandes capitalisations, UniCredit signe la plus forte baisse avec -1 %, tandis qu'Intesa progresse de 0,14 %. MPS recule de 0,6 % et sa filiale Mediobanca de 1,3 %.
Telecom Italia gagne 1,3 %, le titre restant volatil après plusieurs séances de variations importantes.
Le secteur du ciment profite de l'accord entre Israël et le Hamas pour un cessez-le-feu et la libération des otages, première étape du plan du président américain Donald Trump visant à mettre un terme à la guerre et permettre la reconstruction de Gaza. Cementir Holding s'envole de plus de 10 %, suivie par Buzzi (+3,6 %) et Webuild (+0,9 %).
Enfin, le secteur pétrolier évolue en ordre dispersé, les investisseurs surveillant de près l'accord de cessez-le-feu à Gaza, susceptible d'atténuer les tensions géopolitiques au Moyen-Orient. Saipem recule de 0,5 % tandis qu'ENI progresse de 0,9 %.
(Giancarlo Navach, édition Antonella Cinelli)


















