Zurich (awp) - La Bourse suisse a opéré lundi soir ses derniers échanges dans le positif. La démission surprise du Premier ministre français Sébastien Lecornu n'a pas ébranlé le marché helvétique, au contraire de la Bourse de Paris. Le SMI a même terminé au-dessus de la barre des 12'500 points.

La France se retrouve ce lundi plongée dans une nouvelle crise politique après la démission inattendue du Premier ministre Sébastien Lecornu, survenue moins de 24 heures après la formation de son gouvernement. "Bien que peu probable, une crise financière française accompagnée d'une nouvelle forte hausse des rendements des obligations d'État est tout à fait possible, à moins qu'une solution ne soit trouvée à Paris", écrit dans un commentaire Holger Schmieding, éonomiste en chef chez Berenberg. Jusqu'à présent, les fluctuations des marchés sont loin du seuil d'une véritable crise.

Selon l'expert, une crise de l'euro aussi profonde que celle de 2010-2012 n'est pas à l'ordre du jour. "Les finances publiques françaises sont loin d'être aussi désastreuses. La France d'aujourd'hui, avec un déficit public de 5,8% du PIB en 2024, n'est pas dans la même situation que la Grèce en 2009, qui accusait un déficit de 15,4%. En cas de turbulences majeures, la Banque centrale européenne (BCE) interviendrait probablement", ajoute-t-il.

A la clôture, la Bourse de Paris a lâché 1,36%. La Bourse de Francfort a clôturé à l'équilibre (0,00%) et Londres a cédé 0,13% après avoir pourtant touché un nouveau sommet historique en séance.

De l'autre côté de l'Atlantique, la fermeture des administrations publiques américaines retarde la publication d'importantes données économiques, notamment le rapport sur le marché du travail. L'Union Bancaire Privée (UBP) déclare dans un commentaire s'attendre à deux baisses du taux directeur de la Réserve fédérale américaine, de 25 points de base chacune - fin octobre et en décembre -, afin de contrer le ralentissement économique.

A New York, Wall Street évoluait en ordre dispersé en matinée, après une ouverture dans le vert. Le Dow Jones perdait 0,19%, tandis que le S&P 500 et le Nasdaq gagnaient respectivement 0,33% et 0,58%.  

En Suisse, le marché du travail suisse résiste à une conjoncture économique morose, affectée par les droits de douane américains. Le taux de chômage s'est maintenu à 2,8% en septembre, en dépit d'une augmentation du nombre de chômeurs.   

Le SMI a terminé la séance en hausse de 0,35% à 12'551,36 points, avec un plus haut à 12'564,60 et un plus bas à 12'471,45. Le SLI a progressé de 0,54% à 2038,42 points et le SPI s'est enrobé de 0,48% à 17'292,08 points. Sur les 30 valeurs vedettes, vingt-trois ont progressé et sept reculé.  

Le podium du jour se compose de VAT Group (+5,4%), Sandoz (+3,6%) et Swiss Re (+3,1%). Bank of America a toutefois abaissé l'objectif de cours du réassureur à 160 francs suisses, contre 165 francs suisses précédemment.

Zurich Insurance (+1,0%) a fini en bonne place. Bank of America a relevé l'objectif de cours de Zurich à 590 francs suisses, contre 585 francs suisses précédemment.

Les poids lourds de la cote Roche (+0,5%), Novartis (0,5%) et Nestlé (+0,2%) ont étoffé leurs gains. Roche a annoncé avoir obtenu le marquage CE de conformité européenne pour son algorithme KlinRisk basé sur l'intelligence artificielle (IA).

Côté perdants, on retrouve UBS (-0,2%). Morgan Stanley a pourtant relevé l'objectif de cours de la grande banque à 28 francs suisses, contre 27 francs suisses précédemment.

Sika (-0,5%), Schindler (-0,7%) et Swatch Group (-1,2%) ont échoué dans le fond du classement.  

Richemont (-1,8%) a fini lanterne rouge, même si Citigroup et Goldman Sachs ont relevé l'objectif de cours du groupe genevois du luxe.  

Sur le marché élargi, Youngtimers (+14,7%) a terminé la séance sur un nuage. La société d'investissements a fait savoir que son directeur général Ben Cheng prend la présidence du conseil d'administration par intérim.

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