Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluent sans entrain lundi, les indices européens digérant la démission surprise du Premier ministre français Sébastien Lecornu, et l'enthousiasme autour de l'intelligence artificielle se tassant à Wall Street.
La Bourse de Paris a terminé en baisse de 1,36% après avoir lâché plus de 2% juste après que le Premier ministre français Sébastien Lecornu a remis sa démission à Emmanuel Macron, moins de 24 heures après avoir présenté une nouvelle équipe gouvernementale.
Les investisseurs européens "ont été déstabilisés par la démission surprise, lundi, du nouveau Premier ministre français", relève Patrick Munnelly, analyste de Tickmill Group. "Cela en fait le gouvernement le plus éphémère de l'histoire contemporaine de la France."
Sur le marché de la dette, le coût auquel la France emprunte a grimpé, au-dessus de celui de l'Italie et s'éloignant davantage de celui de l'Allemagne, qui fait référence en Europe.
Le rendement de l'emprunt français à dix ans est monté à un plus haut depuis mars, à 3,61% après l'annonce, avant de se stabiliser à 3,57% vers 15H45 GMT. Il s'établissait à 3,51% vendredi à la clôture.
Le "spread", ou l'écart entre les taux d'emprunt français et allemand à 10 ans sur les marchés, a quant à lui atteint 0,89 point de pourcentage, la plus forte différence depuis janvier.
Emporté par la crise politique française, l'euro reculait de 0,27% à 1,1710 dollar pour un euro.
Ailleurs en Europe, le FTSE 100 à Londres a terminé en baisse de 0,13%. "L'indice vedette avait brièvement franchi pour la première fois le seuil des 9.500 points, enchaînant ainsi une cinquième séance consécutive de records, avant de s'inverser", note M. Munnelly.
A Francfort, le DAX a clôturé à l'équilibre (0,00%) et la Bourse de Milan a lâché 0,26%. A Zurich, le SMI a gagné 0,35%.
La Bourse de New York évolue quant à elle sans direction claire lundi, l'enthousiasme provoqué à l'ouverture par la commande géante de puces électroniques passée par OpenAI au groupe américain de semi-conducteurs AMD ayant quelque peu diminué.
Vers 15H45 GMT, l'indice Nasdaq, à coloration technologique, avançait de 0,59% et l'indice élargi S&P 500 gagnait 0,34%. Le Dow Jones perdait en revanche 0,18%.
AMD s'envole et emporte la tech
Le groupe américain de semi-conducteurs AMD s'est engagé à livrer au créateur de ChatGPT plusieurs millions de processeurs graphiques considérés comme essentiels au développement de l'intelligence artificielle (IA).
Dans les premiers échanges après l'ouverture de Wall Street, son titre a gagné plus de 37%. L'action AMD flambait toujours de 26,88% vers 15H45 GMT.
Dans le secteur, ON Semiconductor gagnait 1,92%, Micron Technology prenait 3,06% et NXP Semiconductors 1,16%.
"Les Etats-Unis tiennent la corde et les sociétés américaines veulent garder leur avance" dans le domaine de l'IA, commente Philippe Cohen, gérant de portefeuilles chez Kiplink.
"Chacune prend des participations dans les unes et les autres pour être sûr de faire partie de cette révolution technologique", poursuit-il, rappelant les valorisations colossales de ces entreprises qui disposent donc de "capacités d'investissements importantes" permettant de participer "à un écosystème de plus en plus solide".
L'or dépasse 3.950 dollars
Les investisseurs se ruent toujours sur l'or mais aussi les cryptos qui "servent de protection contre l'irresponsabilité fiscale et l'instabilité politique", selon Patrick Munnelly.
L'once de métal jaune évolue à 3.949 dollars vers 15H45 GMT après avoir touché un nouveau record lundi à plus de 3.958 dollars.
"Une source majeure de soutien pour l'or est la demande des banques centrales, motivée par la recherche de valeurs refuges et par des inquiétudes persistantes concernant l'érosion du pouvoir d'achat des devises dans le monde à cause de l'inflation", souligne Fawad Razaqzada, analyste chez City Index.
Le bitcoin, qui a touché un nouveau sommet historique à 125.689 dollars dimanche, évoluait à 125.230 dollars vers 15H45 GMT.
Le pétrole monte
Les cours du pétrole sont en hausse du fait d'une augmentation de la production plus faible qu'attendu par l'Opep+ (l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés) dimanche.
Le baril de Brent de la mer du Nord gagnait 1,27% à 65,35 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate prenait 1,10% à 61,55 dollars vers 15H45 GMT.
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