Washington (awp/afp) - Les marchés boursiers mondiaux ont évolué en ordre dispersé lundi, les places européennes souffrant de la crise politique française après la démission surprise du Premier ministre Sébastien Lecornu, tandis que l'enthousiasme pour l'IA a porté Wall Street à de nouveaux sommets.

A la Bourse de New York, le Nasdaq, à forte coloration technologique, a gagné 0,71%, à 22.941,67 points, et l'indice élargi S&P 500 a pris 0,36%, à 6.740,28 points, atteignant tous deux un nouveau record en clôture. Seul le Dow Jones a reculé, cédant 0,14%.

"L'optimisme suscité par l'IA est aujourd'hui un facteur haussier majeur", résume auprès de l'AFP Sam Stovall, de CFRA.

OpenAI a annoncé avoir passé une commande géante de puces électroniques au groupe américain de semi-conducteurs Advanced Micro Devices (AMD), dont il va devenir actionnaire minoritaire.

Cet accord a le "potentiel de générer un chiffre d'affaires nettement supérieur à 100 milliards de dollars étalés sur les prochaines années", a assuré lundi la directrice générale d'AMD, Lisa Su.

L'action de l'entreprise a pris plus de 23% à Wall Street.

Cette annonce "insuffle donc une nouvelle vie au secteur technologique, alors que certains craignaient qu'il ne s'essouffle", estime Sam Stovall.

Les géants technologiques ont été la locomotive de la place américaine ces dernières années en raison notamment de la course à l'IA, qui a vu les investissements s'enchaîner, à coups de dizaines voire de centaines de milliards de dollars.

Mais les perspectives de retour sur investissement restent éloignées alors que la plupart des acteurs du secteur ne visent pas la rentabilité à court terme.

"Les Etats-Unis tiennent la corde et les sociétés américaines veulent garder leur avance" en prenant des participations "dans les unes et les autres pour être sûres de faire partie de cette révolution technologique", estime Philippe Cohen, gérant de portefeuilles chez Kiplink.

Chaos politique en France

La Bourse de Paris a terminé en baisse de 1,36% après avoir lâché plus de 2% juste après que le Premier ministre français Sébastien Lecornu a remis sa démission à Emmanuel Macron, moins de 24 heures après avoir présenté une nouvelle équipe gouvernementale.

Les investisseurs européens "ont été déstabilisés par la démission surprise, lundi, du nouveau Premier ministre français", relève Patrick Munnelly, analyste de Tickmill Group. "Cela en fait le gouvernement le plus éphémère de l'histoire contemporaine de la France."

Sur le marché de la dette, le coût auquel la France emprunte a grimpé, dépassant temporairement celui de l'Italie et s'éloignant davantage de celui de l'Allemagne, qui fait référence en Europe.

Le rendement de l'emprunt français à dix ans est monté à un plus haut depuis mars, à 3,61% après l'annonce, avant de se stabiliser à 3,58% vers 20H45 GMT. Il s'établissait à 3,51% vendredi à la clôture.

Le "spread", ou l'écart entre les taux d'emprunt français et allemand à 10 ans sur les marchés, a quant à lui atteint jusqu'à 0,89 point de pourcentage, la plus forte différence depuis janvier.

Emporté par la crise politique française, l'euro reculait de 0,26% à 1,1712 dollar pour un euro.

Ailleurs en Europe, le FTSE 100 à Londres a terminé en baisse de 0,13%. "L'indice vedette avait brièvement franchi pour la première fois le seuil des 9.500 points, enchaînant ainsi une cinquième séance consécutive de records, avant de s'inverser", note M. Munnelly.

A Francfort, le DAX a clôturé à l'équilibre (0,00%) et la Bourse de Milan a lâché 0,26%. A Zurich, le SMI a pris 0,35%.

L'or s'approche des 4.000 dollars

"Les troubles politiques au Japon (avec la perspective d'une nouvelle Première ministre) et en France ont ajouté à l'incertitude mondiale, stimulant encore davantage la demande" pour l'or, notent les analystes de Briefing.com

L'once de métal jaune évolue à 3.960 dollars vers 20H45 GMT après avoir touché un nouveau record lundi à plus de 3.970,08 dollars.

Le bitcoin, qui a touché un nouveau sommet historique à 125.689 dollars dimanche, évoluait à 125.268 dollars vers 20H45 GMT.

Le pétrole surpris positivement par l'Opep+

Les cours du pétrole ont avancé du fait d'une augmentation de la production plus faible qu'attendu par l'Opep+ (l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés) dimanche.

Le baril de Brent de la mer du Nord a pris 1,46% à 65,47 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate a gagné 1,33% à 61,69 dollars.

afp/rp