Paris (awp/afp) - L'or a dépassé le seuil des 4000 dollars mercredi, du jamais vu, profitant de son rôle de valeur refuge face aux nombreuses incertitudes politiques, géopolitiques et budgétaires, ce qui n'empêchait pas les actions américaines, déjà à des sommets, de grimper de nouveau sous l'impulsion du secteur technologique.
Le métal précieux s'échangeait à 4036,42 dollars l'once (+1,29%) vers 11H30 GMT. En comparaison, l'once d'or valait moins de 2.000 dollars l'once (31,1 g) il y a encore deux ans.
"La combinaison explosive des tensions géopolitiques, de l'incertitude économique et de l'érosion de la confiance dans les monnaies fiduciaires (devises, NDLR) a créé une tempête presque parfaite pour les métaux", explique Ole Hansen, responsable de la stratégie sur les matières premières chez Saxo Banque.
"Depuis le début de l'année, les gains s'élèvent désormais à 51% pour l'or, 64% pour l'argent et 86% pour le platine, reflétant une demande généralisée d'actifs tangibles dans un contexte d'inquiétudes quant à la viabilité de la dette", a-t-il poursuivi.
Du côté du pétrole, le prix du baril de Brent de la mer du Nord s'établissait à 66,22 dollars (+1,18%) et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, à 62,55 dollars (+1,33%).
"Les acteurs du marché se trouvent actuellement dans une zone d'incertitudes et tentent de tenir bon jusqu'au début de la saison des résultats aux États-Unis, mardi prochain", souligne Andreas Lipkow, analyste indépendant.
La tech dans le viseur
Au sein du secteur technologique, toutes les valeurs liées au développement de l'intelligence artificielle (IA), aujourd'hui très chères sur le marché boursier, sont scrutées.
"La moindre faiblesse dans le secteur de l'IA" pourrait conduire à une réaction "amplifiée à l'échelle mondiale, compte tenu de son poids: huit valeurs liées à l'IA du S&P 500 pèsent désormais 4.500 milliards de dollars, et les +Magnificent 7+ représentent plus de 30% de l'indice" élargi américain, détaille Kathleen Brooks.
Les "Sept Magnifiques" sont Apple, Microsoft, Amazon, Alphabet (la maison mère de Google), Meta, Nvidia et Tesla, les sept entreprises technologiques aux plus fortes valorisations boursières du monde.
Par ailleurs, l'Union européenne, qui veut mettre les bouchées doubles pour rattraper son retard sur les Etats-Unis et la Chine dans l'intelligence artificielle, a lancé mercredi deux plans stratégiques pour accélérer son adoption dans l'industrie et la science.
Les contrats à terme de Wall Street, qui s'est octroyée une pause la veille alors que les principaux indices évoluent à leurs sommets, laissent présager d'une ouverture en hausse: le S&P 500 prenait 0,18% vers 12H00 GMT, le Nasdaq 0,20% et le Dow Jones 0,24%.
Le Premier ministre démissionnaire en France, Sébastien Lecornu, a mis en avant mercredi la "volonté" de plusieurs forces politiques d'avoir un budget "avant le 31 décembre", "une convergence évidemment qui éloigne les perspectives de dissolution" de l'Assemblée nationale, lors d'une allocution à Matignon.
La Bourse de Paris avançait de 0,82% et Francfort de 0,63%, Londres prenait 0,87% et Milan 0,63%.
"Les investisseurs européens continuent pour l'instant d'ignorer toutes les nouvelles négatives ou les influences du marché. Ainsi, les développements politiques en France restent en arrière-plan", explique Andreas Lipkow, analyste indépendant.
Sur le marché obligataire, le rendement de l'emprunt français à dix ans s'établissait à 3,51% vers 11h30 GMT, en nette baisse par rapport à la clôture la veille (à 3,57%). Son équivalent allemand, qui fait référence en Europe, était à 2,67%, après 2,71% mardi soir.
Sur le marché des changes, l'euro reculait de 0,22% à 1,1632 dollar pour un euro.
Les sidérurgistes en hausse
La Commission européenne a dévoilé mardi des mesures sans précédent sur l'acier, dont le doublement des droits de douane sur les importations, afin de protéger les sidérurgistes face à une concurrence chinoise de plus en plus écrasante et jugée déloyale.
A la cote européenne, ArcelorMittal bondissait de 4,71% à Paris, SSAB de 3,78% à Stockholm et Thyssenkrupp de 5,32% à Francfort.
BMW en forte baisse
Le constructeur automobile allemand BMW chutait de 7,68% à Francfort après avoir annoncé mardi réviser en "légère baisse" sa prévision de résultats en 2025.
Dans le reste du secteur automobile européen, Mercedes-Benz reculait de 3,03%, Volkswagen de 1,85%, Renault cédait 2,43% et Volvo 1,72%.
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