La Banque nationale suisse (BNS) a annoncé lundi qu'elle abaissait le facteur de seuil appliqué aux intérêts versés aux banques commerciales sur les dépôts à vue de nuit, une mesure visant à stimuler les prêts interbancaires et à faciliter la transmission de la politique monétaire vers les taux du marché.

Jusqu'à présent, la BNS rémunérait à 0 % les dépôts à vue des banques jusqu'à 18 fois leur exigence minimale de réserves, une méthode permettant à la banque centrale de mettre en oeuvre son taux directeur, maintenu à 0 % la semaine dernière.

Les avoirs dépassant ce seuil de 18 fois étaient quant à eux soumis à un taux d'intérêt négatif de -0,25 %.

Lundi, la BNS a indiqué que le seuil à partir duquel le taux négatif s'applique serait abaissé à 16,5 fois, à compter du 1er novembre. Il s'agit du quatrième ajustement en un an.

« La baisse du facteur de seuil contrecarre la hausse des seuils due à l'augmentation de l'exigence minimale de réserves à compter du 1er juillet 2024 », a précisé la BNS.

En juillet 2024, la BNS avait relevé le ratio de réserves minimales pour les banques suisses, passant de 2,5 % à 4,0 % de leurs engagements concernés.

La décision de lundi vise à garantir l'efficacité de la mise en oeuvre de la politique monétaire et à soutenir un marché monétaire actif, a ajouté la BNS.

« L'ajustement du facteur n'a aucun impact sur l'orientation actuelle de la politique monétaire », a souligné la banque centrale.

« Cette mesure vise à stimuler davantage l'activité sur le marché interbancaire car davantage de réserves bancaires seront soumises au taux d'intérêt négatif de -0,25 % », a expliqué Maxime Botteron, économiste chez UBS.

Selon lui, ce changement devrait éviter à l'avenir une baisse des prêts interbancaires.

« Si le seuil n'est pas abaissé, à terme, plus aucune réserve bancaire ne serait soumise au taux négatif et les banques n'auraient plus d'incitation à se prêter entre elles. »

Une telle situation compliquerait le calcul du taux au jour le jour suisse, le SARON, car celui-ci est basé sur les transactions réelles du marché.

« Le SARON est essentiel pour la transmission de la politique monétaire, car il sert de référence à d'autres taux d'intérêt dans l'économie », a ajouté M. Botteron.