Voici cinq graphiques illustrant la réponse volatile des marchés financiers mondiaux face au conflit opposant Israël et le Hamas au cours des deux dernières années.
1/ L'ENVOLÉE DES ACTIONS
Depuis les attaques du 7 octobre 2023, les actions israéliennes et celles des grands fabricants d'armes mondiaux ont bondi.
Les titres du secteur de la défense étaient déjà en hausse en raison de l'invasion de l'Ukraine par la Russie et de la montée des risques géopolitiques ailleurs, mais leur progression s'est nettement accélérée à mesure que le conflit à Gaza s'intensifiait. Ils affichent désormais une hausse de plus de 120 % par rapport à leur niveau au moment de l'attaque du Hamas contre Israël.
L'indice MSCI des actions israéliennes a lui aussi grimpé de plus de 80 %, soit environ 30 points de pourcentage de mieux que les principaux indices mondiaux. Le shekel s'est apprécié face au dollar, profitant de la baisse du billet vert cette année, tandis que certaines banques israéliennes ont suivi le mouvement haussier du secteur de la défense.
2/ ABAISSEMENTS DE LA NOTE DE CRÉDIT
Le coût du conflit a conduit Israël à subir en 2024 les premières dégradations de sa note de crédit de son histoire, d'abord par Moody's quatre mois après les attaques du Hamas, puis par S&P en avril et Fitch en août de la même année.
Au plus fort du conflit, les marchés des credit default swaps (CDS), où les investisseurs se couvrent contre le risque, ont même intégré la possibilité qu'Israël perde son statut de dette souveraine « investment grade » et soit relégué dans la catégorie spéculative, dite « junk ».
Ces inquiétudes se sont toutefois dissipées cette année, et les prix des CDS n'anticipent plus de nouvelle dégradation.
3/ DOMMAGES ÉCONOMIQUES
L'économie israélienne, d'une valeur de 580 milliards de dollars, a également subi un sérieux ralentissement. En octobre dernier, le ministère des Finances estimait déjà le coût du conflit à environ 14 milliards de shekels (3,75 milliards de dollars), un chiffre qui a depuis largement augmenté.
La croissance économique a quasiment stagné l'an dernier, mais la banque centrale du pays table sur une reprise plus robuste à 2,5 % cette année, et elle pourrait dépasser 5 % l'an prochain si un « dividende de la paix » se matérialise.
4/ PÉTROLE ET GAZ
Le prix du pétrole a dépassé les 90 dollars le baril et les prix du gaz naturel européen ont enregistré leur plus forte hausse en six mois dans la foulée immédiate des attaques du Hamas en 2023. Mais le marché a rapidement relativisé l'événement et le Brent est retombé à 75 dollars à la fin de l'année.
L'escalade des tensions avec l'Iran a ensuite fait remonter les cours du pétrole début 2024. Cette hausse s'est inversée lorsque le conflit s'est limité à de simples escarmouches, même si une poussée plus marquée, quoique brève, a eu lieu cette année lorsque les forces américaines ont frappé les trois principaux sites nucléaires iraniens.
5/ RUÉE VERS L'OR
Valeur refuge par excellence, l'or a progressé de près de 3 % après les attaques du Hamas, soit sa plus forte hausse hebdomadaire en six mois. Depuis, le métal précieux n'a cessé de monter.
Si de nombreux autres facteurs expliquent aujourd'hui sa progression, ce mouvement a marqué le début d'un rallye spectaculaire de 120 %, qui a propulsé l'once d'or au-dessus de 4 000 dollars pour la première fois de l'histoire.

















