Les marchés européens ont effacé leurs pertes lundi, après la chute provoquée par la démission inattendue du Premier ministre français Sébastien Lecornu, compensée par un rebond des valeurs des semi-conducteurs suite à l'accord de fourniture de puces signé entre AMD et OpenAI.
L'indice paneuropéen STOXX 600 a terminé la séance à l'équilibre. L'indice avait brièvement atteint un record historique en séance lundi, après avoir progressé de plus de 2,8 % la semaine précédente.
Les actions françaises ont dévissé de 1,4 %, enregistrant leur plus forte baisse quotidienne depuis août et mettant fin à une série de six séances consécutives de hausse, après la démission soudaine de Lecornu, intervenue quelques heures seulement après la présentation de son nouveau gouvernement.
Les rendements des obligations françaises se sont envolés, le taux à 10 ans atteignant un plus haut d'une semaine, tandis que l'euro s'est affaibli.
LES VALEURS DU LUXE ET LES BANQUES EN DIFFICULTÉ
Les investisseurs restent prudents quant à la santé budgétaire de la France, qui affiche le plus important déficit de la zone euro - près du double du seuil de 3 % fixé par l'Union européenne.
Les valeurs du luxe françaises ont été particulièrement touchées, avec des baisses de plus de 2,3 % pour LVMH, EssilorLuxottica et Hermès.
Les banques ont également subi de lourdes pertes, Société Générale et BNP Paribas chutant respectivement de 3,2 % et 4,2 %.
Les valeurs françaises de taille moyenne ont reculé de 1,7 %.
L'instabilité politique mine la France depuis la réélection du président Emmanuel Macron en 2022, aucun parti ne disposant d'une majorité à l'Assemblée nationale.
« La crise politique en France n'est pas nouvelle. C'est simplement une confirmation supplémentaire de la fragilité du système politique français et de la difficulté à maintenir un gouvernement stable », analyse Daniela Hathorn, analyste senior chez Capital.com.
Les valeurs françaises du CAC 40 accusent un retard sur leurs homologues européennes depuis le début de l'année, avec une hausse de plus de 7 % contre des progressions à deux chiffres dans la plupart des pays développés.
Sur les marchés européens dans leur ensemble, les secteurs du pétrole et du gaz ont progressé de 1,3 % dans le sillage de la hausse des prix du brut, après que l'augmentation de la production prévue par l'OPEP+ pour novembre se soit révélée moins importante qu'anticipé.
Les valeurs européennes du secteur des semi-conducteurs ont bondi après l'accord de fourniture de puces signé entre AMD et OpenAI. BESI a grimpé de 12,4 % tandis qu'ASML a gagné 2 %.
La banque d'investissement américaine JPMorgan a relevé sa recommandation sur la zone euro à « surpondérer » contre « neutre », estimant que les actions régionales sont devenues plus attractives après plusieurs mois de sous-performance et grâce au soutien des politiques publiques.
Parmi les autres valeurs en mouvement, SEB a plongé de 21,4 % après que le fabricant français d'articles culinaires a revu à la baisse ses prévisions annuelles de chiffre d'affaires et de bénéfice.
Mondi a chuté de 16 % après que le groupe britannique d'emballage et de papier a annoncé un ralentissement de la croissance de son bénéfice opérationnel au troisième trimestre, en raison d'une demande atone et de prix plus faibles.



















