Les actions de Maersk ont chuté jeudi, les investisseurs anticipant qu'un accord de cessez-le-feu à Gaza pourrait à terme rétablir les routes de transport maritime de conteneurs via la mer Rouge et le canal de Suez, desserrant ainsi la pression sur la capacité qui a soutenu les tarifs de fret.

Israël et le Hamas sont parvenus mercredi à la première phase du plan pour Gaza du président américain Donald Trump, ravivant l'espoir que les forces houthies du Yémen, alliées à l'Iran, pourraient cesser leurs attaques contre les navires commerciaux en mer Rouge. De telles attaques ont contraint les transporteurs à contourner l'Afrique depuis la fin 2023.

Cependant, les Houthis n'ont pas encore commenté l'accord de cessez-le-feu ni laissé entrevoir un quelconque changement de politique. Le groupe a revendiqué la semaine dernière une attaque contre un navire opéré par des Néerlandais.

Le titre du groupe danois de transport maritime reculait de 2 % à 10h25 GMT, atteignant son niveau le plus bas depuis le 8 juillet.

« Maersk baisse en raison de la perspective d'une nouvelle chute des tarifs de fret, liée à une probabilité accrue de passage sécurisé par la mer Rouge », a expliqué Mikkel Emil Jensen, analyste chez Sydbank.

Les analystes préviennent toutefois que, même si le cessez-le-feu tient, les compagnies maritimes attendront probablement plusieurs mois avant d'avoir la garantie que les attaques ne reprendront pas.

Un porte-parole de Maersk a réaffirmé que le groupe n'envisagerait de reprendre le transit par la mer Rouge que lorsqu'une solution de sécurité durable et viable aurait été mise en place.

« Il existe un lien évident entre les risques sécuritaires dans le détroit de Bab el-Mandeb et le conflit à Gaza, même s'il est encore trop tôt pour évaluer comment les avancées à Gaza influenceront la situation en mer Rouge », a-t-il déclaré.

« Nous espérons que cet accord marque la première étape vers la fin du conflit et l'instauration d'une paix durable. »

Un retour au passage par Suez augmenterait la capacité de transport disponible et accentuerait la pression sur les tarifs de fret, déjà en baisse par rapport aux pics enregistrés plus tôt cette année, selon les analystes de Sydbank et d'ABG Sundal Collier.