Pour une fois, les investisseurs sont cohérents : les valorisations des actions sont sur des niveaux records et un nombre record d’investisseurs pensent que les actions sont surévalués. 58% selon la dernière enquête auprès des gérants de Bank of America.

Avant d’analyser cela plus en détail, il faut préciser un point. Le sondage de Bank of America concerne les actions au niveau mondial ("global equity markets") mais en réalité on parle des actions américaines. Parce qu’elles écrasent tout le reste, à la fois par la couverture médiatique, et par le poids dans les indices mondiaux (les Etats-Unis représentent 72% du MSCI World). D’où la référence au S&P500 dans la suite de cet article.

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Si on prend les données de Factset, le P/E forward du S&P500 est actuellement de 22.5. C’est le niveau le plus élevé depuis la bulle des années 2000 (si on exclut la période Covid où les valorisations ont été plus élevées, mais parce que les estimations de bénéfices avaient été sabrées par les analystes).

Des valorisations qui s’expliquent essentiellement par le poids des 7 Magnifiques, qui représentent 34% de l’indice selon les dernières estimations des équipes de recherche macro de Zonebourse.

Quelques valeurs qui affichent de très fortes dynamiques bénéficiaires, parce qu’elles sont à ce stade les principales bénéficiaires de l’IA. Une progression des bénéfices couplée à des niveaux de marge stratosphériques qui justifient les niveaux de valorisation actuels.

Révisions BPA 2026. La dynamique bénéficiaire est toujours du coté des 7 Magnifiques. Source : Torsten Slok

Stop ou encore ?

Tant que ces valeurs continuent à délivrer, comme on dit, les valorisations se justifient. La grande question, à laquelle personne ne peut répondre avec certitude aujourd’hui, c’est de savoir si les Capex seront rentabilisés. Pour résumer la problématique, les dépenses d’investissement des 4 hyperscalers (Alphabet, Meta, Microsoft, Amazon) devraient s’élever à 361 milliards de dollars pour le seul exercice 2025.

Si on en revient au point de départ de cet article, les investisseurs pensent que les actions sont surévalués. Soit. Mais à la fin de la journée, l’important n’est pas tellement ce que les investisseurs disent, mais plutôt ce qu’ils font. Et à en croire les records des indices américains que nous commentons chaque semaine, ils continuent en majorité d’acheter des actions.