(Alliance News) - Les marchés actions européens ont ouvert en baisse ce mardi, les craintes d'une guerre commerciale pesant sur le moral des investisseurs à la veille du lancement de la saison des résultats bancaires aux États-Unis.
Au Royaume-Uni, une hausse du taux de chômage et des données salariales mitigées ont entraîné la livre sous la barre de 1,33 USD.
L'or, de son côté, poursuit sa progression.
L'indice FTSE 100 reculait de 29,09 points, soit 0,3 %, à 9 413,78 points. Le FTSE 250 perdait 112,11 points, soit 0,5 %, à 21 952,21 points, tandis que l'AIM All-Share cédait 0,16 point à 792,31 points.
Le Cboe UK 100 baissait de 0,4 % à 941,07 points, le Cboe UK 250 de 0,6 % à 19 244,40 points, et le Cboe Small Companies restait stable à 17 760,55 points.
À Paris, le CAC 40 et le DAX 40 de Francfort perdaient chacun 0,8 %.
À Tokyo, le Nikkei 225 a terminé la séance de mardi en baisse de 2,6 %. Les marchés financiers japonais étaient restés fermés la veille. En Chine, le Shanghai Composite reculait de 0,6 %, tandis que le Hang Seng de Hong Kong chutait de 1,9 %. À Sydney, le S&P/ASX 200 a clôturé en hausse de 0,2 %.
« La Chine a intensifié ses mesures de rétorsion face à l'enquête commerciale américaine, et les marchés sont à nouveau fébriles face à la perspective d'une réescalade totale », commentent les analystes d'ING.
La Chine a déclaré mardi être prête à « se battre jusqu'au bout » dans une guerre commerciale avec les États-Unis, après que le président Donald Trump a annoncé l'imposition d'un tarif additionnel de 100 % sur l'ensemble des produits chinois.
« Sur la question des guerres tarifaires et commerciales, la position de la Chine reste constante », a déclaré un porte-parole anonyme du ministère du Commerce.
« Si vous voulez vous battre, nous nous battrons jusqu'au bout ; si vous souhaitez négocier, notre porte reste ouverte. »
Les inquiétudes se sont accentuées durant le week-end, alors que la guerre commerciale entre les deux plus grandes économies mondiales menace de s'aggraver après l'annonce par Donald Trump de nouveaux tarifs de 100 % sur tous les produits chinois.
Les opérateurs faisaient leur retour à Tokyo dans un climat d'incertitude politique.
Les analystes de Deutsche Bank ont commenté : « Les marchés japonais sont les plus touchés ce matin... avec de nouvelles secousses liées à l'effondrement de la coalition au pouvoir en fin de semaine dernière, ce qui soulève des doutes sur la capacité de la nouvelle dirigeante du PLD, Sanae Takaichi, à réunir suffisamment de voix pour être élue Première ministre. »
La livre sterling est tombée à 1,3258 USD tôt mardi, contre 1,3331 USD lundi soir. Face au dollar, l'euro est passé à 1,1558 USD contre 1,1569 USD. Contre le yen, le dollar s'échangeait à 151,98 JPY, en repli par rapport à 152,30 JPY.
Le taux de chômage britannique a augmenté de manière inattendue sur les trois mois achevés en août, selon les chiffres publiés mardi, bien que la croissance globale des salaires ait dépassé les prévisions.
Selon l'Office for National Statistics (ONS), le taux de chômage s'est établi à 4,8 % sur la période de juin à août, contre 4,7 % pour les trois mois précédents.
Le consensus cité par FXStreet tablait sur un maintien à 4,7 %.
L'ONS précise que le nombre d'employés sur les listes de paie au Royaume-Uni a reculé de 93 000 sur un an en août, mais progressé de 10 000 sur un mois. L'estimation préliminaire pour septembre - susceptible d'être révisée, selon l'ONS - fait état d'une baisse de 100 000 sur un an et de 10 000 sur un mois, à 30,3 millions.
« Le nombre estimé d'offres d'emploi au Royaume-Uni a diminué de 9 000 (soit -1,3 %) sur le trimestre, à 717 000, entre juillet et septembre 2025. Il s'agit de la 39e période consécutive de baisse par rapport aux trois mois précédents », indique l'ONS.
La croissance annuelle des salaires réguliers, hors primes, a atteint 4,7 % sur les trois mois achevés en août, contre 4,8 % sur la période précédente, conformément au consensus.
La progression totale des rémunérations, en revanche, a accéléré de façon inattendue à 5,0 % contre 4,8 %. Elle était attendue à 4,7 %.
Le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans s'établissait à 4,01 % mardi matin, contre 4,04 % à la clôture de Londres lundi. Le rendement à 30 ans était plus stable à 4,61 % contre 4,62 %.
L'or a franchi la barre des 4 100 USD l'once lundi et poursuivait sa progression mardi matin, à 4 119,79 USD l'once, contre 4 093,56 USD à la clôture de Londres lundi. Il avait même atteint un nouveau record à 4 179,75 USD l'once plus tôt dans la journée.
Le baril de Brent reculait à 62,49 USD contre 63,40 USD.
À Londres, easyJet signait la meilleure performance des grandes capitalisations, bondissant de 7,2 %. Selon le quotidien italien Corriere della Sera, le groupe de transport maritime Mediterranean Shipping Co (MSC) envisagerait d'investir, voire de prendre le contrôle total de la compagnie à bas coûts. MSC travaillerait de concert avec un fonds d'investissement, selon trois sources proches du dossier citées par le journal.
easyJet « attire l'attention de plusieurs parties » intéressées par un investissement, rapporte le Corriere.
« Il s'agit d'évaluations préliminaires. Et rien ne garantit que le conseil d'administration de la compagnie acceptera ces offres », précise le quotidien.
MSC avait également étudié les dossiers de la compagnie américaine Spirit et de la compagnie nationale portugaise TAP, mais easyJet apparaît comme une option plus attrayante.
Les valeurs de la construction résidentielle étaient en hausse, Bellway gagnant 5,4 % et Persimmon 3,0 %.
Bellway a publié des résultats annuels en hausse, tout en avertissant que « le sentiment des consommateurs reste faible ». Sur l'exercice clos le 31 juillet, le bénéfice avant impôts a progressé de 21 % à 221,9 millions GBP, contre 183,7 millions un an plus tôt, tandis que le chiffre d'affaires grimpait de 17 % à 2,78 milliards GBP contre 2,38 milliards.
Bellway a relevé son dividende final de 29 % à 49,0 pence par action, contre 38,0 p, soit un dividende total de 70,0 p (+30 % sur un an). Le groupe a également annoncé le lancement d'une première tranche de 75 millions GBP dans le cadre d'un programme de rachat d'actions de 150 millions GBP.
Le nombre de logements livrés sur l'exercice a augmenté de 14 % à 8 749 unités.
« Bellway a réalisé une bonne performance sur l'exercice 2025, avec une croissance à deux chiffres du volume et des bénéfices, et notre attention accrue portée à l'efficacité du bilan se traduit par le programme de rachat d'actions annoncé aujourd'hui », a commenté le directeur général Jason Honeyman. « Bien que nous soyons confrontés à des défis à court terme, nous disposons d'un portefeuille foncier de qualité, d'un bilan solide et de la capacité opérationnelle pour tirer parti des fondamentaux positifs de notre secteur à long terme. Avec notre nouvelle discipline en matière d'allocation du capital, je suis confiant dans notre capacité à accroître la production, la génération de cash et les rendements pour les actionnaires sur l'exercice 2026 et au-delà. »
Depuis le début du nouvel exercice, « le sentiment des consommateurs reste faible, dans la continuité de la fin du printemps », a prévenu Bellway.
« La demande des clients reste affectée par des contraintes de pouvoir d'achat et des incertitudes sur d'éventuelles modifications fiscales lors du budget gouvernemental de novembre 2025 », ajoute le groupe.
Ailleurs à Londres, Fevertree progressait de 4,7 % après que Jefferies a relevé le titre à « achat » contre « conserver ».
De l'autre côté de l'Atlantique, les grandes banques américaines ouvrent la saison des résultats. Citigroup, Goldman Sachs, JPMorgan Chase et Wells Fargo publieront leurs chiffres mardi, suivis de Bank of America et Morgan Stanley mercredi.
Kathleen Brooks, analyste chez XTB, a commenté : « Les banques sont une source d'information essentielle sur la santé de l'économie américaine, et l'on attend beaucoup des commentaires des dirigeants sur les tarifs douaniers, les perspectives économiques et la vigueur du consommateur américain. »
Par Eric Cunha, rédacteur en chef Alliance News
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