Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluent à des niveaux records vendredi, profitant des anticipations de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) comme de l'engouement autour de l'intelligence artificielle, qui pousse le secteur tech.

En Europe, vers 12H00 GMT, la Bourse de Paris cédait 0,10% après avoir touché un plus haut depuis mars. Francfort perdait 0,21% mais restait proche de ses niveaux records. La Bourse de Londres prenait quant à elle 0,50%, touchant un nouveau sommet historique en séance vendredi.

A Wall Street, les contrats à terme des trois principaux indices laissaient quant à eux présager une ouverture en petite hausse, au lendemain de records en séance comme en clôture pour le Nasdaq et le S&P 500. Le Dow Jones a également atteint un plus haut historique jeudi mais seulement en séance.

L'IA capte l'attention

"Les marchés continuent de faire preuve de résilience face aux incertitudes et surfent sur (l'enthousiasme autour de) l'IA qui s'accélère et se diffuse en particulier en Asie", commentent les analystes de Natixis.

Jeudi, l'annonce d'un accord entre OpenAI et les géants sud-coréens des puces Samsung et SK Hynix avait déjà fait flamber les valeurs tech. Le champion américain du secteur OpenAI a même atteint la valorisation colossale de 500 milliards de dollars.

"Comme OpenAI n'est pas coté, la nouvelle a résonné dans les secteurs liés", explique Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

A Tokyo, le géant japonais de l'électronique Hitachi a terminé en forte hausse (+10,26%), après avoir annoncé sur X un protocole d'accord (MOU) avec OpenAI.

"Les valorisations sont élevées, et certains investisseurs se demandent si nous ne sommes pas face à une nouvelle bulle technologique", poursuit l'analyste de Swissquote.

"Mais une bulle (...) n'est pas une bulle tant qu'elle n'a pas éclaté. Cela laisse les investisseurs mondiaux avec un FOMO insupportable (Fear of Missing Out, peur de rater quelque chose, NDLR) ce qui maintient les valorisations à des niveaux élevés", estime-t-elle.

Loin à l'Ouest, rien de nouveau

L'enthousiasme des investisseurs n'est pas douché par la situation des Etats-Unis, qui entrent dans leur troisième jour de paralysie budgétaire, entraînant le gel du fonctionnement d'une partie de l'administration fédérale.

"Concernant le +shutdown+, il s'agit en général d'un non-événement pour les marchés comme pour l'économie", rappelle Christopher Hodge, économiste en chef pour les États-Unis chez Natixis CIB. "Les estimations approximatives indiquent une contraction de croissance d'environ 0,15% pour chaque semaine de fermeture, mais qui est presque totalement compensée au trimestre suivant"

L'arrêt partiel des activités de l'Etat fédéral a cependant pour conséquence la mise en pause de la publication d'un certain nombre d'indicateurs, notamment sur le marché de l'emploi - de quoi alimenter l'anticipation d'une baisse prochaine des taux de la Réserve fédérale américaine, l'institution ne disposant pas d'élément pouvant la rassurer sur la conjoncture.

"À la place, des données privées comblent le vide", souligne Ipek Ozkardeskaya: seule l'enquête ADP/Stanford Lab, qui a révélé une contraction du nombre d'emplois dans le secteur privé en septembre, a été publiée mercredi.

Sur le marché des changes, le dollar cédait 0,14% face à l'euro, à 1,1733 dollar pour un euro vers 12H00 GMT.

Côté marchés obligataires, le taux d'intérêt de l'emprunt américain à échéance 10 ans évoluait à 4,08%, comme jeudi en clôture. A deux ans, l'échéance la plus sensible aux évolutions de la politique monétaire, il s'établissait à 3,55% contre 3,54%.

Rebond technique du pétrole

Vers 12H00 GMT, les cours du pétrole se reprenaient après plusieurs séances de baisses, le baril de Brent de la mer du Nord gagnant 0,31% à 64,31 dollars et celui de WTI nord-américain cédant 0,29% à 60,66 dollars.

"Les rumeurs selon lesquelles l'Opep+ (l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés, NDLR) pourrait remettre en production un demi-million de barils par jour supplémentaires en novembre n'apaisent guère les inquiétudes de surproduction, alors que les stocks américains continuent d'augmenter", note cependant Derren Nathan, de Hargreaves Lansdown.

afp/jh