Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluent dans le rouge mardi face à la crainte d'une nouvelle escalade dans la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, au début de la saison des résultats d'entreprises, avec les grandes banques américaines.

A Wall Street, dans les premiers échanges, les trois principaux indices s'inscrivaient en nette baisse, le Dow Jones reculant de 1,07%, l'indice Nasdaq de 1,81% et l'indice élargi S&P 500 de 1,25%.

En Europe, vers 13H45 GMT, la Bourse de Paris cédait 0,54%, Francfort 1,02%, Londres perdait 0,27% et Milan 0,75%.

"Après un bref moment d'accalmie ce week-end, les marchés mondiaux sont de nouveau sur les nerfs", commente Fawad Razaqzada, analyste marchés chez City Index. "Les espoirs d'un apaisement des tensions douanières ont été anéantis dans la nuit."

La Chine s'est dite mardi prête à se battre "jusqu'au bout", tout en déclarant rester ouverte à la discussion avec les Etats-Unis, le jour où les deux puissances échangeaient une nouvelle salve commerciale dans leurs ports.

Le géant asiatique impose depuis mardi des droits spéciaux aux bateaux américains entrant dans ses ports, en représailles, dit-il, à des mesures similaires censées entrer en vigueur le même jour aux Etats-Unis contre les bateaux chinois.

"Reste à voir si les États-Unis et la Chine parviendront à une sorte d'accord, peut-être une prolongation de la trêve sur les droits de douane", poursuit M. Razaqzada. "Ce scénario semble plus probable qu'une rupture complète menant à une guerre commerciale totale."

La Chine avait annoncé jeudi l'instauration de nouveaux contrôles sur les exportations de technologies liées aux terres rares. Le lendemain, M. Trump a annoncé que les Etats-Unis frapperaient les marchandises chinoises de droits de douane supplémentaires de 100%, s'ajoutant à ceux déjà en vigueur, à partir du 1er novembre "ou avant".

En France, c'est l'heure de vérité pour Sébastien Lecornu, qui a prononcé mardi sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée.

Gel des retraites, contribution des plus riches, suppression de postes de fonctionnaires: son projet de budget prévoit un effort d'une trentaine de milliards d'euros pour freiner la dérive des finances publiques, mais le dernier mot reviendra au Parlement.

Dans le même temps, le Premier ministre français a proposé un suspension de la réforme des retraites de 2023, un geste vers la gauche.

Première salve de résultats

Les investisseurs devraient également scruter les résultats d'entreprises, avec une première salve de bancaires mardi.

La banque américaine JPMorgan Chase (-1,47% à Wall Street vers 13H45 GMT) a dépassé les attentes au troisième trimestre, malgré un "degré plus élevé d'incertitudes" géopolitiques et des "signes de ramollissement" économique aux Etats-Unis, bénéficiant d'un essor de ses activités de gestion d'actifs et de banque d'affaires.

La banque d'affaires américaine Goldman Sachs (-3,19% à Wall Street) a également largement dépassé les attentes du marché au troisième trimestre grâce à la bonne dynamique de ses activités de conseil et aux commissions dans la banque d'investissement.

La réaction du marché "après de solides résultats reflète surtout une prise de bénéfices après une forte progression récente du secteur bancaire américain", explique Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB.

Easyjet convoitée

A Londres, la compagnie aérienne britannique Easyjet gagnait 5,02% vers 13H45 GMT, sur fond de rumeur de rachat par l'armateur italo-suisse MSC rapportée dans le quotidien italien Corriere della Serra.

Interrogés par l'AFP, MSC a "officiellement nié tout engagement", Easyjet refusant pour sa part de commenter des "spéculations".

L'or et l'argent à des sommets

L'or profitait du regain de tensions commerciales, touchant mardi un nouveau sommet historique à 4.179,70 dollars l'once.

L'once d'or évoluait à 4.118 dollars vers 13H45 GMT.

Le même jour, l'argent, dopé par les inquiétudes concernant le manque de liquidités sur le marché londonien, est grimpé jusqu'à 53,5463 dollars l'once, ce qui, d'après les données partielles collectées par Bloomberg, constitue son record historique

Sur le marché des changes, le dollar se maintenait face à l'euro (-0,08%) à 1,1580 dollar pour un euro.

Le pétrole retombe

Les cours du pétrole retombent, avec la crainte d'un ravivement de la guerre commerciale entre Washington et Pékin, susceptible d'affecter la demande.

Vers 13H45 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord perdait 1,91%, à 62,11 dollars et son équivalent américain, le baril de WTI baissait de 1,86% à 58,38 dollars.

afp/jh