Paris(awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluaient majoritairement dans le rouge jeudi, les investisseurs se montrant prudents avant des indicateurs économiques clefs aux Etats-Unis et restant à l'affut d'indices sur le futur de la politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed).

En Europe, dans les premiers échanges, la Bourse de Paris perdait 0,56%, Francfort 0,44%, Londres 0,33% et Milan lâchait 0,49%.

"Les marchés boursiers mondiaux semblent marquer une pause, les investisseurs étant préoccupés par des valorisations élevées, après une envolée qui les a vus grimper sans relâche", en particulier à Wall Street, commente Patrick Munnelly, de Tickmill Group.

En Asie également, "des actions ont évolué dans des marges étroites", ajoute-t-il.

A la Bourse de Tokyo, l'indice vedette Nikkei a clôturé en timide hausse de 0,27%.

En Chine, l'indice composite de la Bourse de Shanghai cédait 0,01% et Shenzhen prenait 0,65%. L'indice Hang Seng de la Bourse de Hong Kong reculait de 0,27% dans les derniers échanges.

"Aujourd'hui, tous les regards sont tournés vers la dernière mise à jour du PIB américain, un indicateur clé pour les investisseurs", souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

"Une publication plus forte qu'attendu pourrait raviver les craintes que la Fed s'abstienne de baisser encore ses taux, surtout l'an prochain alors que les membres de la Fed affichent des points de vue divergents", explique-t-elle.

Mary Daly, présidente de la Fed de San Francisco, a par exemple "reconnu la nécessité de nouvelles baisses de taux mais a souligné l'incertitude entourant leur calendrier", note Patrick Munnelly.

Sa prise de parole intervient au lendemain de celle du patron de la Fed, Jerome Powell, qui avait estimé mardi que les taux d'intérêt étaient actuellement "au bon niveau pour réagir aux évolutions économiques potentielles".

D'autres responsables de la Fed doivent encore s'exprimer.

A l'inverse, "un PIB plus faible renforcerait les paris sur de nouveaux assouplissements monétaires de la Fed, ce qui ferait (...) monter les actions et affaiblir le dollar", poursuit Mme Ozkardeskaya.

A l'agenda également cette semaine, les investisseurs scruteront dans les détails l'indice PCE vendredi, la mesure d'inflation privilégiée par la banque centrale américaine (Fed).

L'automobile européenne dans le vert

Les immatriculations de voitures neuves dans l'Union européenne ont continué à progresser en août (+5,3% sur un an), après un rebond en juillet (+7,4%), selon les chiffres publiés jeudi par l'association des constructeurs européens ACEA.

Les valeurs automobiles européennes évoluent dans le vert jeudi.

A Paris, Stellantis prenait 0,76% et Renault 1,05%. A Francfort, Mercedes gagnait 0,97%, BMW 1,32%, Porsche 1,49% et Volkswagen 1,42% vers 07H20 GMT.

Chery Auto fait son entrée en Bourse

Chery Automobile, constructeur chinois majeur et partenaire de Jaguar Land Rover, a fait jeudi une entrée fracassante à la Bourse de Hong Kong, une introduction lui permettant de lever 9,1 milliards de dollars hongkongais (près de 1 milliard d'euros).

Dans les derniers échanges, le titre fraîchement coté évoluait en hausse de 4,65%.

Le groupe est l'un des principaux exportateurs chinois de voitures, très populaire notamment en Asie du Sud-Est.

Le pétrole atone

Les cours du pétrole restaient stables jeudi, consolidant leurs gains de début de semaine après les propos du président américain Donald Trump "lorsqu'il a soutenu l'idée que (l'Ukraine) reprenne ses territoires perdus plutôt que d'accepter un règlement négocié (avec la Russie), marquant un tournant dans la politique américaine vis-à-vis du conflit", commente Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.

La Russie a assuré mercredi que l'Ukraine n'était pas en mesure de reprendre des territoires face à son armée, contrairement à ce que Donald Trump a affirmé la veille, et entend poursuivre son assaut débuté en 2022.

Vers 07h20 GMT, le prix du Brent de la mer du Nord reculait de quelque 0,12% à 69,22 dollars le baril, et son équivalent américain, le WTI, perdait 0,20% à 64,86 dollars le baril.

Les cryptos en baisse

"Dans un climat de risque en pause, les cryptomonnaies repartent à la baisse", relève Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB.

Vers 07h20 GMT, le bitcoin perdit 2,15%, à 115'544 dollars.

afp/lf