Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales ont conclu la séance en nette hausse vendredi, rassurées par une inflation américaine conforme aux attentes et sans trop craindre les nouvelles surtaxes douanières annoncées par Donald Trump pour la pharma.
La Bourse de Paris a gagné presque 1% (+0,97%), Londres 0,77%, Francfort 0,87% et Milan 0,96%.
A Wall Street, vers 15H45 GMT, le S&P 500 gagnait 0,22%, le Dow Jones progressait de 0,47%. Seul le Nasdaq, à dominante technologique, hésitait (-0,11%).
Guetté par les investisseurs, l'indice PCE d'inflation aux Etats-Unis, mesure préférée de la Réserve fédérale (Fed) pour juger de l'évolution des prix, a montré une légère accélération à 2,7% sur un an en août contre 2,6% en juillet.
Même si c'est son niveau le plus élevé depuis février, ce rythme n'a guère inquiété les investisseurs car il ne semble pas de nature à dérouter la banque centrale américaine de sa voie vers une politique monétaire plus accommodante.
De plus, l'inflation sous-jacente (hors prix volatils de l'énergie et de l'alimentation) aux Etats-Unis est restée stable par rapport au mois précédent, à 2,9% en glissement annuel.
En outre, le dynamisme du consommateur américain résiste à la hausse des prix.
Selon le rapport PCE, les revenus personnels ont augmenté plus qu'anticipé, de même que la consommation des ménages.
"La croissance (américaine) semble bien tenir avec une inflation qui ne s'accélère pas vraiment. Cela veut dire que la banque centrale américaine peut rester dans son axe d'assouplissement monétaire", a commenté auprès de l'AFP Guillaume Chaloin, directeur pour les actions à la banque Delubac.
Même son de cloche selon Interactive Brokers où l'analyste Steve Sosnick estime que "si la Réserve fédérale (Fed) était à l'aise avec une baisse des taux" en septembre où l'inflation était à un niveau pratiquement aussi élevé, "rien dans les chiffres d'aujourd'hui ne devrait la dissuader de poursuivre sa politique de baisse des taux".
Sur le front commercial, les États-Unis ont relancé les hostilités en annonçant de nouvelles taxes sur les médicaments et les camions.
A partir du 1er octobre, "nous appliquerons une taxe de 100% sur tout produit pharmaceutique de marque ou breveté, sauf si une entreprise construit son usine pharmaceutique en Amérique", a écrit le président Donald Trump sur sa plateforme Truth Social.
La réaction des valeurs pharmaceutiques en Europe est restée très mesurée.
"Plusieurs groupes pharmaceutiques mondiaux, dont AstraZeneca, Roche et Sanofi, ont déjà annoncé des investissements aux États-Unis pour atténuer l'impact des futurs droits de douane sur les importations de médicaments", a rappelé Antoine Fraysse-Soulier, analyste de marché pour eToro dans un note.
Surtout, l'accord commercial noué cet été entre l'UE et les États-Unis protège les médicaments européens contre toute nouvelle surtaxe douanière, a assuré vendredi un porte-parole de la Commission.
En Europe, si le groupe suisse Roche a lâché 0,59%, AstraZeneca a grappillé 0,37% et Sanofi a pris 1,03%.
Aux États-Unis, les actions pharmaceutiques profitaient bien de cette annonce de surtaxes.
Vers 15H50 GMT, le titre du laboratoire Eli Lilly prenait 0,83%, celui de Merck 0,70%.
L'administration Trump a aussi annoncé des droits de douane de 25% sur "tous les poids lourds fabriqués dans d'autres régions du monde".
Une mesure qui doit, selon lui, soutenir les fabricants américains de camions.
Parmi les entreprises étrangères qui concurrencent ces constructeurs sur le marché américain figurent le Suédois Volvo qui a pris 3,37% à Stockholm, et l'Allemand Daimler, qui a cédé en revanche 1,75%.
Aux États-Unis, le groupe Paccar, propriétaire des célèbres marques américaines de camion Peterbilt et Kenworth, mettait le turbo, prenant presque 5%.
Le pétrole grimpe
Le prix du pétrole monte, et le Brent est repassé au-dessus de 70 dollars le baril pour la première fois depuis début août, soutenu par les tensions grandissantes entre l'Otan et Moscou, qui accroissent les perspectives de sanctions supplémentaires sur l'industrie pétrolière russe.
Le baril de WTI nord-américain prenait 2,03% à 66,31 dollars le baril vers 15H55 GMT et celui de Brent de la mer du Nord augmentait de 1,83% à 70,69 dollars.
Du côté des changes, le dollar reculait un peu (-0,19%) face à l'euro, à 1,1689 dollar pour un euro.
afp/cw


















