Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluaient dans le rouge jeudi, les investisseurs manquant d'optimisme après des discours divergents de responsables de la banque centrale américaine (Fed). Ces derniers se concentrent désormais sur un indice crucial d'inflation aux Etats-Unis qui sera dévoilé vendredi.
A Wall Street, malgré des données économiques meilleures que prévu, la Bourse de New York a ouvert dans le rouge jeudi. Vers 16h10, le Dow Jones reculait de 0,10%, l'indice Nasdaq perdait 0,74% et l'indice élargi S&P 500 reculait de 0,49%.
En Europe, la Bourse de Paris perdait 0,46%, Francfort 0,63%, Londres 0,25% et Milan lâchait 0,36%. Du côté de la Bourse suisse, son indice phare SMI cédait 0,47%. Les actions reprenaient leur souffle "avec une faiblesse généralisée suivant les baisses de Wall Street la veille", a commenté Neil Wilson de Saxo Markets.
Aux Etats-Unis, une révision en nette hausse de la croissance du PIB à 3,8% en rythme annuel au deuxième trimestre a surpris les investisseurs mais cette troisième estimation ne suffisait pas à faire grimper les indices. La première estimation du PIB pour la période faisait état d'une croissance de 3% en rythme annualisé. Elle avait ensuite été révisée à 3,3%. Les marchés ne s'attendaient pas à une nouvelle révision, selon le consensus publié par Trading Economics.
La révision à la hausse est attribuée à une consommation plus forte.
A l'agenda également cette semaine, les investisseurs scruteront dans les détails l'indice PCE vendredi, la mesure d'inflation privilégiée par la banque centrale américaine (Fed).
Par ailleurs, "de nouveaux commentaires d'officiels de la Fed ont encore atténué" l'optimisme des investisseurs et leur appétit pour les actifs plus risqués comme les actions, "les marchés revoyant à la baisse certaines probabilités de baisse de taux", a commenté Daniela Sabin Hathorn, analyste de Capital.com.
Une fracture s'est en effet nettement dessinée en début de semaine au sommet de la Réserve fédérale, entre les défenseurs assumés d'une détente des taux et les partisans de la prudence, soucieux de l'inflation. Mary Daly, présidente de la Fed de San Francisco, a par exemple "reconnu la nécessité de nouvelles baisses de taux, mais a souligné l'incertitude entourant leur calendrier", note Patrick Munnelly, analyste de Tickmill Group.
Son collègue Austan Goolsbee, président de la Fed de Chicago, a au contraire temporisé: "Je pense que nous devons faire preuve d'une certaine prudence et éviter d'adopter une attitude trop volontariste", a-t-il dit sur la chaîne de télévision CNBC. D'autres membres de la Réserve fédérale devaient s'exprimer dans la soirée.
Sur le marché obligataire, le rendement de l'emprunt américain à dix ans remontait à 4,18% (+3,9 points) vers 14H00 GMT. A deux ans, l'échéance la plus sensible aux évolutions de politique monétaire à court terme, il s'établissait à 3,65% en hausse de 4,5 points.
Le dollar se redressait légèrement sur le marché des changes, à 1,1686 dollar pour un euro (+0,44%).
Enquête sur SAP
La Commission européenne a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête ciblant le géant allemand des logiciels pour entreprises SAP (-2,16% à Francfort vers 16h00), qu'elle soupçonne de possibles infractions à la concurrence. Dans un communiqué, la Commission précise que ses investigations portent sur de potentiels abus de position dominante que commettrait SAP dans la maintenance et les services de support associés à ses logiciels dits ERP.
Les cours du pétrole fléchissaient jeudi. Le vice-président américain JD Vance a déclaré mercredi que Donald Trump était de plus en plus "impatient" vis-à-vis de Moscou, tandis que le secrétaire d'Etat Marco Rubio exhortait son homologue russe Sergueï Lavrov à arrêter la "tuerie" en Ukraine.
Vers 16h10, le prix du Brent de la mer du Nord reculait de 1% à 68,62 dollars le baril, et son équivalent américain, le WTI, perdait 1,17% à 64,23 dollars le baril.
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