Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales et le pétrole évoluent dans le rouge mardi, face aux craintes d'une nouvelle escalade dans la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, le climat d'incertitude poussant l'or et l'argent à des sommets historiques.
A Wall Street, vers 15H45 GMT, le Dow Jones se stabilisait autour de l'équilibre (+0,07%) quand l'indice Nasdaq reculait de 0,78% et l'indice élargi S&P 500 de 0,33%.
En Europe, la Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,18%, Francfort de 0,62% et Milan de 0,22%, quand Londres a terminé en territoire positif (+0,10%).
"Les espoirs d'un apaisement des tensions douanières (entre les Etats-Unis et la Chine) ont été anéantis", commente Fawad Razaqzada, analyste marchés chez City Index, mettant les marchés mondiaux sur les nerfs.
La Chine s'est dite mardi prête à se battre "jusqu'au bout", tout en déclarant rester ouverte à la discussion avec les Etats-Unis.
Le géant asiatique impose depuis mardi des droits spéciaux aux bateaux américains entrant dans ses ports, en représailles, dit-il, à des mesures similaires censées entrer en vigueur le même jour aux Etats-Unis contre les bateaux chinois.
La Chine avait annoncé jeudi l'instauration de nouveaux contrôles sur les exportations de technologies liées aux terres rares.
Le lendemain, M. Trump a annoncé que les Etats-Unis frapperaient les marchandises chinoises de droits de douane supplémentaires de 100%, s'ajoutant à ceux déjà en vigueur, à partir du 1er novembre "ou avant".
"La Chine est passée des avertissements voilés à la riposte active", estime Stephen Innes, analyste chez SPI AM.
D'autant que "la résilience des dernières statistiques commerciales chinoises renforce la position de Pékin", avec notamment une "diversification solide de ses exportations" rendant le pays capable de "montrer les muscles tout en encaissant les hausses de droits de douane", poursuit-il.
Dans le détail des valeurs, Patrick Munnelly, analyste de Tickmill Group, note "le recul des valeurs minières" avec "les craintes liées aux conséquences économiques de l'escalade des tensions commerciales".
Avec la crainte d'un ravivement de la guerre commerciale entre Washington et Pékin susceptible d'affecter la demande de brut, les cours de l'or noir retombent.
Vers 15H45 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord perdait 1,98%, à 62,06 dollars et son équivalent américain, le baril de WTI baissait de 1,91% à 58,35 dollars.
L'or et l'argent à des sommets
Le climat de tensions commerciales croissantes profite au contraire à l'or, qui a touché mardi un nouveau sommet historique à 4179,70 dollars l'once.
Plus tard dans la journée, vers 15H45 GMT, l'or évoluait à 4138 dollars l'once.
Le même jour, l'argent, dopé par les inquiétudes concernant le manque de liquidités sur le marché londonien, est grimpé jusqu'à 53,5463 dollars l'once, ce qui, d'après les données partielles collectées par Bloomberg, constitue un record.
Panique sur le bitcoin
"Les crypto-actifs sont quelque peu malmenés dans ce contexte de forte volatilité", relève Neil Wilson, analyste chez Saxo Markets.
Le bitcoin baissait de 3,79% à 111'648 dollars vers 15H45, une chute d'environ 11,5% par rapport à son sommet historique récemment atteint.
Pour M. Wilson, la forte vente de bitcoin remet en cause son statut récent de "couverture contre la dépréciation monétaire: il évolue trop en corrélation avec les actifs risqués".
La situation française scrutée
En Europe enfin, la saga politique française retient l'attention des investisseurs. Les taux d'emprunt de la France ont reculé mardi sur le marché de la dette après l'annonce par le Premier ministre Sébastien Lecornu de la suspension de la réforme des retraites.
Le taux d'emprunt de la France à échéance 10 ans, la référence pour les investisseurs internationaux, s'établissait à 3,41% vers 15H45 GMT, contre 3,47% lundi en clôture.
Le "spread" ou l'écart avec le taux allemand, très surveillé sur les marchés, est passé sous les 0,80 point de pourcentage pour la première fois depuis mi-septembre.
"Si le pari budgétaire du Premier ministre Lecornu échoue et conduit à une nouvelle crise de confiance", l'euro devrait céder du terrain face au dollar, estime M. Innes.
Vers 15H45 GMT, l'euro prenait 0,19% face au billet vert, à 1,1592 dollar pour un euro.
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