Washington (awp/afp) - Les marchés boursiers mondiaux ont temporisé jeudi en attendant les résultats d'entreprises, sans trop s'éloigner de leurs sommets, tandis que la forte demande pour les valeurs refuges a poussé l'argent à un niveau historique.

A Wall Street, le Dow Jones a perdu 0,52%, l'indice Nasdaq 0,08% et l'indice élargi S&P 500 a reculé de 0,28%.

"Ce marché a connu une hausse quasi unidirectionnelle depuis les creux du 8 avril et, de temps à autre, lors d'une journée relativement calme en nouvelles, on peut observer quelques baisses", a estimé auprès de l'AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.

Depuis le choc des droits de douane américains qui avait fait tanguer les marchés début avril, Wall Street affiche une progression constante: en six mois, l'indice de référence S&P 500 a bondi de 35%.

En Europe, à la clôture jeudi, la Bourse de Francfort a grappillé 0,06% après un nouveau sommet en séance.

La Bourse de Paris a conclu, elle, en très léger repli (-0,23%) à l'issue d'une séance calme, alors que la situation politique en France se détend et que les investisseurs vont se focaliser sur les résultats de sociétés américaines.

La Bourse de Milan a de son côté chuté de 1,59%, lestée notamment par la dégringolade du titre Ferrari.

Peu après la présentation de sa première sportive électrique, le constructeur italien a présenté un plan stratégique pour les années à venir qui a été sévèrement jugé par les investisseurs. Le titre s'est écroulé de 15,41%, à 354 euros.

Londres bousculée par HSBC

Le géant bancaire HSBC, dont Hang Seng Bank est une filiale, a reculé, après avoir annoncé sa décision de complètement sortir cette dernière de la cote en rachetant ses titres à un prix supérieur d'environ 30% au dernier cours de clôture.

A Londres, siège du groupe, le titre HSBC a perdu 5,38%, mettant la Bourse londonienne sous pression, "notamment parce que la banque a indiqué qu'elle suspendrait ses rachats d'actions pour les trois prochains trimestres afin de préserver ses capitaux durant l'intégration de l'acquisition", a expliqué Steve Clayton, responsable des fonds actions Hargreaves Lansdown.

L'indice FTSE 100 a glissé de 0,41%, restant toutefois proche de son sommet historique atteint la veille.

A Zurich, le SMI a abandonné 0,31%.

L'argent rejoint l'or

Dans la foulée du record de l'or mercredi à plus de 4.000 dollars, l'once d'argent, soit 31,1 g de ce métal précieux également utilisé dans l'industrie, a grimpé jusqu'à 51,24 dollars jeudi, avant de redescendre autour de 49,24 dollars vers 20H50 GMT.

D'après les données partielles de l'agence Bloomberg, l'argent n'avait pas connu de tels niveaux depuis 1980.

Selon un historique de cours exhaustifs, disponibles à partir de 1993, l'argent a en tous les cas dépassé son pic de 2011, lorsqu'il avait frôlé le seuil des 50 dollars l'once.

Interrogé par l'AFP, John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank, y voit "un effet de rattrapage" de l'argent après les importants gains de l'or.

"Une grande partie" de cet attrait pour l'or d'abord, et l'argent maintenant, "provient des grandes institutions mondiales, dont les banques centrales, qui se diversifient par rapport au dollar", assure Steve Sosnick.

Sur le marché des changes, la devise américaine continuait toutefois de reprendre des couleurs jeudi, atteignant vers 20H50 GMT un plus haut depuis deux mois par rapport à l'euro, à 1,1564 dollar.

Cessez-le-feu à Gaza: le pétrole baisse

Les cours du pétrole ont reculé jeudi, lestés par la signature d'une première phase d'accord de cessez-le-feu sur Gaza entre le Hamas et Israël après de fortes pressions du président américain Donald Trump pour mettre fin à deux ans de guerre destructrice dans le territoire palestinien.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord a perdu 1,56% à 65,22 dollars et celui de son équivalent américain, le WTI, a lâché 1,66% à 61,51 dollars.

afp/rp