Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales naviguent à des niveaux record vendredi, portées par les attentes de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) et la frénésie autour de l'intelligence artificielle tout en faisant fi du blocage budgétaire aux États-Unis.

A Wall Street, le Dow Jones qui a atteint un plus haut historique jeudi en séance, continuait sur sa lancée, gagnant plus de 1% vers 16H10 GMT.

Au lendemain de records en clôture, le Nasdaq, à dominante technologique, avançait encore de 0,26% et le S&P 500 de 0,49%.

En Europe, la Bourse de Paris (+0,31%) a conclu à moins de 100 points de son sommet de mars dernier. Francfort a cédé 0,18%, au cours d'un jour férié en Allemagne même si le marché boursier est resté ouvert. A Zurich, le SMI a avancé de 0,64%.

La Bourse de Londres quant à elle a touché un nouveau sommet historique (+0,67%) à 9.491,25 points.

Le sentiment sur les marchés mondiaux a été stimulé par "l'optimisme croissant quant à une réduction des taux directeurs par la Réserve fédérale", a commenté Patrick Munnelly, analyste pour Tickmill Group.

A Londres, les actions financières se sont distinguées avec le secteur bancaire gagnant 1,4% et les actions de banque d'investissement augmentant de 1,3%, a-t-il noté, soulignant aussi la belle performances des mines de métaux précieux Fresnillo et Endeavour Mining qui ont grimpé de plus de 2% grâce à la hausse des prix de l'or.

L'allure des marchés boursiers est soutenue par "un environnement où les attentes de baisses des taux et les données économiques résilientes conduisent à réinvestir tout le cash qui était gardé de côté", explique à l'AFP Claudia Panseri, directrice des investissements pour la France à UBS.

"Tout le monde attendait une correction pendant l'été qui n'a pas eu lieu et on se retrouve avec une banque centrale (la Fed, NDLR) qui ouvre la porte à une baisse des taux. Il y a énormément de liquidités qui doivent être déployées", a-t-elle ajouté.

L'arrêt partiel des activités de l'État fédéral aux États-Unis ("shutdown"), à son troisième jour vendredi, inquiète peu les marchés même s'il a fallu se priver de la publication d'un des indicateurs les plus importants de l'économie américaine, celui du marché de l'emploi.

Pour Claudia Panseri, le "+shutdown+ est le 14e depuis 1980, un événement auquel on a déjà fait face". "Pour l'instant, les gens pensent qu'une solution sera trouvée d'ici quelques semaines", assure-t-elle.

Si le blocage budgétaire américain se prolonge et que d'autres indicateurs ne sont pas publiés, l'état de l'économie américaine deviendra complexe à analyser, notamment pour la banque centrale américaine qui se réunit à la fin du mois. Pour l'instant, les marchés misent unanimement sur une prochaine baisse de taux d'un quart de point, un scénario favorable aux actions.

Mais pour Mme Panseri, "les indicateurs sont moins importants" au profit "des investissements privés, qui sont un nouveau relais de croissance".

L'IA vaut de l'or

"Nous sommes dans l'âge d'or du voyage spatial, de l'IA, de la robotique... Il n'y a jamais eu de meilleur moment pour être enthousiasmé par l'avenir", s'est réjoui vendredi le patron d'Amazon Jeff Bezos, lors de la Tech Week, le congrès de la technologie de Turin en Italie.

Dans le cas de l'IA, "les bénéfices vont être immenses", a assuré celui qui a notamment investi dans la start-up américaine d'IA générative Perplexity.

Après plusieurs annonces venues d'Asie mettant en avant des partenariats dans le secteur de l'intelligence artificielle, les marchés "surfent sur (l'enthousiasme autour de) l'IA qui s'accélère", ont commenté les analystes de Natixis.

Sur le marché des changes, le dollar cédait 0,24% face à l'euro, à 1,1744 dollar pour un euro vers 16H00 GMT.

Rebond technique du pétrole

Vers 16H00 GMT, les cours du pétrole se reprenaient après plusieurs séances de baisse, le baril de Brent de la mer du Nord gagnant 0,83% à 64,65 dollars et celui de WTI nord-américain progressant de 0,91% à 61,03 dollars.

afp/rp