Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux temporisent vendredi, à l'entrée de la saison des résultats d'entreprises du troisième trimestre, dont les banques américaines donneront le véritable coup d'envoi la semaine prochaine.

A Wall Street, dans les premiers échanges, le Dow Jones prenait 0,39%, l'indice Nasdaq 0,23% et l'indice élargi S&P 500 gagnait 0,22%.

En Europe, les Bourses restaient atones: vers 16H10, Francfort était stable (-0,06%), tout comme Londres (-0,02%), quand Paris perdait 0,15% en attendant la nomination d'un nouveau Premier ministre en France, le président Emmanuel Macron ayant promis un nom d'ici à "vendredi soir". A 16h40 à Zurich, le SMI perdait 0,15% à 12'591,70 points.

La hausse des marchés d'action "a perdu de son élan cette semaine, malgré les nouvelles positives en provenance du Moyen-Orient concernant un accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël", commente Daniela Sabin Hathorn, analyste de Capital.com.

"Cette prudence n'est pas totalement surprenante", poursuit-elle, "ces accords manquent souvent de suivi concret".

L'armée israélienne a annoncé vendredi que le cessez-le-feu à Gaza était entré en vigueur depuis 09h00 GMT dans le cadre d'un accord avec le Hamas sur la libération des otages notamment.

L'analyste relève également des "publications clés retardées" par la paralysie budgétaire américaine ("shutdown"), qui entre dans son dixième jour. Il y a donc "moins de données macroéconomiques fraîches pour justifier une hausse supplémentaire" des marchés d'actions.

"À ce stade, aucun compromis ne semble se dessiner entre républicains et démocrates, et les espoirs d'une résolution rapide continuent de diminuer", notent les économistes de Deutsche Bank, rappelant que le dernier blocage budgétaire aux Etats-Unis en 2018-2019 avait duré 35 jours, un record.

Les investisseurs attendent désormais "la saison des résultats qui arrive, qui marquera un retour à la réalité, alors que ces dernières séances, de nombreux records ont été battus sur les marchés d'actions, à Wall Street comme en Europe, commente Derren Nathan, responsable de la recherche actions chez Hargreaves Lansdown.

Dans un environnement de marché aussi marqué par la cherté des actions, en particulier celles du secteur technologique américain, les investisseurs estiment qu'outre les résultats financiers, "les commentaires sur les perspectives à court et à plus long terme seront plus importants que jamais", estime M. Nathan.

"Une croissance moyenne du bénéfice par action de 8% est attendue pour les grandes capitalisations américaines, une anticipation de marché alimentée par un nombre record de révisions à la hausse des prévisions" au cours du trimestre, a-t-il ajouté.

L'or et l'argent gravitent autour de leurs sommets

Après une percée plus tôt dans la semaine au-dessus des 4000 dollars l'once, une première dans son histoire, l'or restait proche de son prix record.

Vers 16H10, l'once d'or se stabilisait à 3980 dollars.

Ole Hansen, responsable de la stratégie matières premières chez Saxo Banque explique que la "confiance dans les monnaies s'érode sous l'effet de déficits chroniques, de politiques monétaires politisées et de rendements réels en baisse".

"L'or reste la couverture par défaut contre cette fuite de confiance", poursuit-il.

L'argent continue quant à lui d'évoluer au-dessus des 50 dollars l'once, un seuil franchi la veille pour la première fois depuis au moins 1980, d'après l'agence Bloomberg qui s'appuie sur des données partielles de l'époque.

Le bitcoin reculait en revanche de 1,65% à 121'748 dollars.

Le pétrole américain sous 60 dollars

L'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas a fait passer vendredi le baril de pétrole américain sous la barre des 60 dollars, au plus bas depuis avril, diminuant la prime de risque géopolitique, le tout dans un marché plombé par une surabondance de l'offre par rapport à la demande.

"L'accord-cadre (...) incluant des libérations d'otages relance l'idée d'un apaisement régional, ce qui pourrait normaliser progressivement les routes maritimes via le canal de Suez et permettre un retour des exportations iraniennes", explique Ole Hansen.

Vers 16H10, le prix du baril de Brent de la mer du Nord cédait 1,77% à 64,06 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, lâchait 1,91% à 60,33 dollars peu après avoir glissé sous le seuil des 60 dollars.

afp/ck