Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluent autour de leurs sommets historiques jeudi, poussées par les perspectives de baisses de taux de la banque centrale américaine (Fed) et du bond des valeurs technologiques en lien avec l'intelligence artificielle et les semi-conducteurs.
En Europe, la Bourse de Paris a terminé en nette hausse de 1,13%, au plus haut depuis mars 2025. Le Dax de Francfort a gagné 1,28%, proche de son sommet historique de juillet 2025. La Bourse de Londres a quant à elle cédé 0,20% après avoir touché un nouveau sommet en séance, et au lendemain d'un record à la clôture. A Zurich, le SMI a gagné 0,54%.
"Tous les signaux et données négatifs du marché sont systématiquement ignorés et réinterprétés comme un argument en faveur de nouvelles baisses de taux d'intérêt aux États-Unis", commente Andreas Lipkow, analyste indépendant.
"Une publication ADP (sur l'emploi dans le secteur privé) particulièrement faible aux États-Unis a dopé les anticipations de baisse de taux de la banque centrale américaine (Fed) d'ici la fin du mois", explique Daniela Sabin Hathorn, analyste de Capital.com.
D'après l'enquête mensuelle ADP/Stanford Lab, le secteur privé a détruit 32.000 emplois aux Etats-Unis en septembre.
Ces données "faibles rassurent les marchés sur le fait que la Fed peut baisser ses taux et bénéficient à l'ensemble des Bourses", souligne Charlotte de Montpellier, économiste d'ING.
A l'issue de sa dernière réunion de politique monétaire en septembre, c'est la dégradation du marché de l'emploi aux Etats-Unis qui avait poussé la Fed à procéder à sa première baisse des taux d'intérêt de l'année, malgré une inflation persistante. Ces taux, qui guident les coûts d'emprunt, sont désormais dans une fourchette comprise entre 4% et 4,25%
Les investisseurs suivent également avec attention la paralysie budgétaire aux Etats-Unis, qui entraîne le gel d'une partie de l'administration fédérale, appelé "shutdown" par les Américains.
L'arrêt partiel des activités de l'Etat fédéral a empêché la publication d'un certain nombre d'indicateurs, dont les nouvelles demandes hebdomadaires de chômage. Et la publication vendredi du rapport officiel sur l'emploi américain au mois de septembre paraît aussi compromise.
"Normalement, on aurait attendu les données de vendredi du marché du travail", estime Charlotte de Montpellier, mais "en raison du +shutdown+, des indicateurs avec des données vues comme de moins bonne qualité sont finalement beaucoup plus observés".
A Wall Street, vers 15H50 GMT, le Nasdaq prenait 0,24% quand le S&P perdait 0,08%, après avoir tous deux touché un nouveau sommet historique en séance. Le Dow Jones s'affichait en léger retrait (-0,12%) mais toujours proche de son record en séance atteint fin septembre et au lendemain d'un record en clôture.
Les investisseurs se montrent plus prudents outre-Atlantique car, même si "le +shutdown+ ne va pas radicalement changer les perspectives économiques des Etats-Unis, il ramène à nouveau un peu de risque", relève Mme de Montpellier.
- La tech s'envole -
Les géants sud-coréens des semi-conducteurs Samsung Electronics et SK Hynix ont annoncé jeudi avoir conclu à Séoul des accords préliminaires avec le champion américain de l'intelligence artificielle OpenAI, en vue de fournir des puces mémoires aux centres de données du projet d'infrastructures d'intelligence artificielle (IA) "Stargate" à 500 milliards de dollars.
L'annonce a propulsé les valeurs du secteur en Bourse. En Europe, ASM International a terminé en hausse de 6,56%, ASML de 4,30%, BE Semiconductor Industries a gagné 4,50% et Infineon 2,04%.
A Wall Street, Nvidia prenait 1,17%, ON Semiconductor 1,14% et NXP Semiconductors 1,13% vers 15H50 GMT.
- Record de l'or, le pétrole baisse -
L'or se stabilisait jeudi à 3.828 dollars l'once (-0,96%), vers 15H50 GMT, après avoir encore battu un record mercredi.
Le marché pétrolier peinait à se reprendre, après quatre séances de pertes, les intervenants s'inquiétant de la perspective d'une nouvelle hausse des quotas de production des pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés (Opep+), lors de leur réunion dimanche.
Le baril de Brent de la mer du Nord perdait 1,46% à 64,39 dollars et celui de WTI nord-américain cédait 1,53% à 60,83 dollars.
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