Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales progressent jeudi, profitant de l'enthousiasme autour de la tech et des valeurs liées à l'intelligence artificielle, et en Europe, d'un risque politique moins présent.

A Wall Street, vers 15H45 GMT, le Dow Jones restait stable (+0,01%), l'indice Nasdaq gagnait 0,37% et l'indice élargi S&P 500 prenait 0,13%.

Après "un passage à vide la semaine dernière", les marchés sont désormais "imperméables aux tensions entre Washington et Pékin", se maintenant à des niveaux élevés, note Andrea Tueni, responsable de la relation clients et des activités de marchés de Saxo Banque.

Il note par ailleurs des résultats d'entreprises plutôt bons, mais surtout les performances de la tech "qui est un carburant sur les marchés américains".

"Les résultats ne sont pas inquiétants donc la dynamique ne s'essouffle pas encore", poursuit-il.

Le mastodonte taïwanais TSMC a annoncé de nouveaux résultats trimestriels mirobolants, porté par la demande grandissante en puces pour l'intelligence artificielle (IA).

Dans le sillage de cet optimisme lié au développement de l'IA et des centres de données, le géant Nvidia prenait 1,24%, Broadcom 1,22% et Micron 6,03% vers 15H50 GMT

En Europe, la Bourse de Francfort a gagné 0,38%, Londres 0,12% et Milan 1,12%.

La Bourse de Paris a tiré son épingle du jeu jeudi, terminant en nette hausse de 1,38% alors que Sébastien Lecornu a échappé à quelques voix près jeudi à la censure, le Parti socialiste laissant sa chance au Premier ministre en échange de sa promesse de suspendre la réforme des retraites.

Les débats budgétaires vont désormais pouvoir commencer à l'Assemblée dès la semaine prochaine.

"Une des raisons pour laquelle on avait un indice en retrait par rapport à ses homologues européens, c'était le risque politique. Et ce risque politique est en train de s'estomper", explique M. Tueni.

Les taux français respirent

La détente du risque politique français est particulièrement visible sur le marché de la dette, où le taux d'intérêt des emprunts d'Etat français à dix ans s'établissait à 3,33% vers 15H45 GMT contre 3,34% la veille, et 3,39% à la clôture mardi.

Son équivalent allemand, la référence pour les marchés, s'inscrivait à 2,57% comme la veille en clôture.

Le "spread", ou l'écart entre les deux se situe à 0,76 point de pourcentage.

Nestlé s'envole à Zurich

La Bourse de Zurich a salué le plan de restructuration annoncé par le nouveau patron de Nestlé. Une note d'analystes d'UBS souligne des résultats supérieurs aux attentes, même si les ventes sur neuf mois ont baissé de 1,9% et remarque les efforts d'économie annoncés.

Le titre a terminé en hausse de 9,30% sur la Bourse suisse.

Encore un record de l'or

"L'or continue de briller alors que les investisseurs cherchent à se protéger contre les risques géopolitiques et de marché", relève Daniela Sabin Hathorn, de Capital.com.

L'analyste liste notamment "les attentes de futures baisses des taux d'intérêt américains, les menaces sur l'indépendance de la Réserve fédérale (Fed), les tensions géopolitiques mondiales, la politique commerciale et douanière américaine, ainsi que la politique budgétaire du gouvernement et la hausse de la dette publique", comme facteur poussant l'or toujours plus haut.

Le métal précieux a dépassé jeudi pour la première fois de son histoire 4276 dollars l'once.

Vers 15H45 GMT, l'once prenait 1,54% à 4272,23 dollars.

Le pétrole atone

Les cours du pétrole se stabilisent jeudi, le prix du baril de Brent de la mer du Nord prenant 0,04% à 61,94 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate gagnant 0,10% à 58,33 dollars vers 15H45 GMT.

Le président russe Vladimir Poutine s'est félicité jeudi que son pays reste "l'un des principaux producteurs" au monde de pétrole, malgré les sanctions occidentales et les pressions de son homologue américain Donald Trump sur les clients de Moscou.

Donald Trump a d'ailleurs affirmé que le Premier ministre indien, Narendra Modi, lui avait promis que New Delhi cesserait d'acheter du pétrole russe.

La Chine a quant à elle défendu jeudi comme "légitimes" ses achats de pétrole russe et les récentes restrictions dans le secteur ultra-sensible des terres rares, face aux pressions du président Trump et aux récents agissements "extrêmement préjudiciables" des Etats-Unis.

afp/ib