Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales ont repris leur marche en avant mercredi, ignorant les remous politiques sans craindre la formation de bulles tandis que l'or a dépassé pour la première fois la barre des 4000 dollars.
Porté par son statut de valeur refuge et les achats de banques centrales, le métal précieux s'échangeait à 4052,65 dollars l'once (+1,70%) vers 16H20 GMT. Son prix a doublé en deux ans.
En Europe, la Bourse de Paris a conclu haut dans le vert, gagnant 1,07%. Le Dax de Francfort a pris 0,87% pour finir non loin de son record. Quant à la Bourse de Londres, elle a touché un plus haut en séance, avant de terminer en hausse de 0,69%, dopée par les valeurs financières.
A New York, Wall Street progressait aussi. Le S&P 500 prenait 0,57%, le Nasdaq se dirigeait vers un nouveau sommet, grimpant de 0,88%, et le Dow Jones gagnait 0,69% vers 16H25 GMT.
"L'or fait les gros titres", a résumé Steve Clayton, responsable des fonds d'actions, Hargreaves Lansdown citant parmi les facteurs de cette "hausse fulgurante" du métal jaune, "la fermeture actuelle du gouvernement américain" en raison d'un blocage budgétaire mais aussi la crise politique française, selon cet analyste.
Pour Gregoire Kounowski, conseiller en investissement chez Norman K, l'envolée du métal précieux relève plutôt d'"une bulle auto-alimentée, avec un énorme mouvement spéculatif, les plus hauts appelant les plus hauts".
Côté actions, la place parisienne a, "comme si de rien n'était", selon M. Kounowski, rattrapé la baisse intervenue en début de semaine après la démission surprise de Sébastien Lecornu, éphémère chef de gouvernement.
"Une certaine prudence est nécessaire à court terme, mais le marché français intègre déjà une prime de risque liée à l'incertitude politique; jusqu'à présent cette année, il n'a pas réussi à dépasser ses sommets de 2024, contrairement à la plupart des autres indices européens", a souligné dans une note l'Amundi Investment Institut.
Le taux sur l'emprunt obligataire français à dix ans, qui s'était tendu en début de semaine après la démission surprise du chef du gouvernement, s'est assoupli à 3,51% contre 3,57% la veille.
Sur le marché des changes, l'euro reculait de 0,43% vers 16H00 GMT à 1,1605 dollar pour un euro.
Bulle ou pas bulle ?
Au sein du secteur technologique, les valeurs liées au développement de l'intelligence artificielle (IA) ont continué leur avancée malgré des mises en garde sur l'ampleur de leur valorisation.
La Banque d'Angleterre (BoE) a averti contre une possible "survalorisation" de ces entreprises technologiques, dans le compte-rendu de sa dernière réunion trimestrielle, publié mercredi.
"Les valorisations boursières semblent enflées, notamment pour les entreprises technologiques axées sur l'IA", indique la BoE.
Parmi les "Sept Magnifiques", ou plus fortes valorisations boursières du monde, Nvidia prenait encore 1,58% vers 16H00 GMT, Amazon 0,96% et Apple 0,53%.
Certains, comme le conseiller en investissement de Norman K, constatent "beaucoup d'excès dans le secteur de l'IA". Ce gérant estime que "les deals entre Nvidia et OpenAI et OpenAI et AMD" où ces leaders de l'IA et des puces ont croisé commandes géantes et prises de participation "sont de l'entre-soi". "Cela rappelle les années 2000" et la bulle internet "lorsque des boîtes finançaient leurs clients pour qu'ils achètent du matériel de la société".
Les sidérurgistes en hausse
La Commission européenne a dévoilé mardi des mesures sans précédent sur l'acier, dont le doublement des droits de douane sur les importations, afin de protéger les sidérurgistes face à une concurrence chinoise de plus en plus écrasante et jugée déloyale.
A Paris, ArcelorMittal a bondi de 6,55%, Ssab de 5,34% à Stockholm et Thyssenkrupp de 4,72% à Francfort.
Les valeurs automobiles en Allemagne ont été tirées vers le bas par BMW (-8,25%) qui a lancé un avertissement sur ses résultats mardi soir, sur fond de faible demande en Chine et d'impact des droits de douane. Mercedes-Benz a chuté de 2,92% et Volkswagen de 1,85%.
Malgré une augmentation des stocks américains, les cours du pétrole ont grimpé, soutenus par une hausse de la demande. A 16H20 GMT, le prix du baril de Brent avançait de 1,45% à 66,40 dollars. Le baril de West Texas Intermediate prenait 1,66% à 62,76 dollars.
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