Les prix des contrats à terme sur le cuivre ont franchi jeudi le seuil des 11 000 dollars la tonne sur le London Metal Exchange, atteignant un plus haut de 16 mois dans un contexte de forte spéculation et de craintes persistantes de pénurie. Le contrat de référence à trois mois a grimpé de 3,1% avant de se stabiliser à 10 901 dollars, soutenu par la combinaison d’un déficit d’approvisionnement et du retour des investisseurs chinois après la Golden Week. L’aluminium a également atteint un pic de plus de trois ans, illustrant l’ampleur du mouvement sur l’ensemble des métaux de base.
La hausse du cuivre s’explique par les perturbations minières, notamment la déclaration de force majeure par Freeport-McMoRan sur sa mine géante de Grasberg en Indonésie, l’une des plus importantes au monde. Les stocks du LME ont chuté à 139 475 tonnes, leur plus bas niveau depuis juillet, tandis que l’écart entre le contrat au comptant et le contrat à trois mois s’est resserré à 5,80 dollars, signe d’une tension accrue sur les disponibilités immédiates. "Les investisseurs occidentaux ont lancé le mouvement, et les acteurs chinois viennent de le prolonger", observe Alastair Munro, stratégiste chez Marex.
L’ensemble du complexe des métaux a suivi la tendance. L’aluminium a progressé de 2% à 2 807,50 dollars avant de se replier légèrement, le zinc a atteint 3 080 dollars, un sommet depuis décembre 2024, tandis que le nickel, le plomb et l’étain ont tous gagné entre 1% et 1,5%. Certains analystes, à l’image de Tom Price (Panmure Liberum), appellent toutefois à la prudence : une reprise rapide des opérations à Grasberg pourrait déclencher une correction après cette envolée spectaculaire.


















