Le nombre d'Américains déposant de nouvelles demandes d'allocations chômage a légèrement augmenté lors de la dernière semaine de septembre, selon des données de Haver Analytics, indiquant un niveau de licenciements toujours faible malgré un net ralentissement des embauches.

Le marché du travail stagne : les entreprises évitent de licencier massivement, mais se montrent également réticentes à embaucher de nouveaux salariés. Les économistes attribuent cette paralysie du marché du travail aux politiques commerciales et migratoires du président Donald Trump, ainsi qu'à la montée en puissance de l'intelligence artificielle, qui conjuguent leurs effets pour réduire à la fois la demande et l'offre de main-d'oeuvre.

La fermeture partielle du gouvernement fédéral, qui entre dans son sixième jour, a entraîné la suspension de la collecte et de la publication des données officielles, compliquant les prises de décision pour les responsables de la Réserve fédérale, les investisseurs et les ménages.

« Si les dernières données sur les demandes d'allocations ne montrent pas de nouvelle dégradation des conditions du marché du travail, elles ne constituent qu'un élément parmi d'autres sur lesquels les responsables de la Fed s'appuient pour définir leur politique », analyse Nancy Vanden Houten, économiste principale pour les États-Unis chez Oxford Economics.

« En l'absence de données plus complètes durant la fermeture, nous anticipons que la Fed avancera la baisse de taux initialement prévue en décembre à sa réunion prévue plus tard ce mois-ci. »

Les demandes initiales d'allocations chômage au niveau des États ont ainsi augmenté, en données corrigées des variations saisonnières, à 224 269 pour la semaine close le 27 septembre, contre 218 589 la semaine précédente, selon les calculs de Haver Analytics.

Malgré la fermeture du gouvernement fédéral, consécutive à une interruption du financement public, les États poursuivent la collecte des données sur les demandes d'allocations et les transmettent au département du Travail, dont la base de données reste accessible.

PUBLICATION DES DONNÉES ÉCONOMIQUES RETARDÉE

Le rapport sur l'emploi du mois de septembre, attendu vendredi dernier, a été reporté. Les publications sur l'inflation à la consommation, l'inflation des producteurs et les ventes au détail prévues la semaine prochaine devraient également être retardées.

Les données gouvernementales publiées la semaine dernière montraient qu'il y avait 0,98 offre d'emploi pour chaque personne au chômage en août, contre 1,0 en juillet. Dans un contexte d'embauches atones, de plus en plus de personnes connaissent des périodes de chômage prolongées et restent allocataires plus longtemps.

Le nombre de personnes percevant une aide après une première semaine d'indemnisation, indicateur indirect du rythme des embauches, a augmenté à 1,921 million en données corrigées des variations saisonnières pour la semaine close le 20 septembre, contre 1,916 million la semaine précédente, d'après Haver Analytics.

Les économistes estiment que la faiblesse persistante du marché du travail devrait inciter la banque centrale américaine à abaisser de nouveau ses taux lors de sa réunion de politique monétaire des 28 et 29 octobre.

La Fed a repris l'assouplissement de sa politique monétaire en septembre, abaissant son taux directeur de 25 points de base pour le ramener dans la fourchette de 4,00 % à 4,25 % afin de soutenir le marché du travail. Toutefois, compte tenu des effets inflationnistes des droits de douane qui ne se sont pas encore pleinement manifestés, une nouvelle baisse de taux ce mois-ci n'est pas garantie.