Les États-Unis ont menacé vendredi d'imposer des restrictions de visas et des sanctions en guise de représailles contre les pays qui voteraient en faveur d'un plan proposé par une agence des Nations unies visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant du transport maritime international.

Les membres des Nations unies doivent se prononcer la semaine prochaine sur la proposition de cadre « zéro émission nette » de l'Organisation maritime internationale (OMI), qui vise à réduire les émissions mondiales de dioxyde de carbone du secteur du transport maritime international. Ce secteur gère environ 80 % du commerce mondial et représente près de 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Les grands transporteurs de conteneurs, soumis à la pression des investisseurs pour lutter contre le changement climatique, s'accordent généralement sur la nécessité d'un cadre réglementaire mondial pour accélérer la décarbonation. Toutefois, certaines des plus grandes compagnies de pétroliers au monde ont exprimé de « sérieuses inquiétudes » quant à la proposition.

« L'administration rejette sans équivoque cette proposition soumise à l'OMI et ne tolérera aucune mesure qui augmenterait les coûts pour nos citoyens, nos fournisseurs d'énergie, nos compagnies maritimes, leurs clients ou les touristes, » ont déclaré le secrétaire d'État américain Marco Rubio, le secrétaire à l'Énergie Chris Wright et le secrétaire aux Transports Sean Duffy dans un communiqué conjoint.

Selon eux, « cette proposition présente des risques significatifs pour l'économie mondiale et soumet non seulement les Américains, mais aussi tous les États membres de l'OMI à un régime fiscal mondial non autorisé, imposant des pénalités financières punitives et régressives. »

Les partisans de la proposition de l'OMI estiment qu'en l'absence d'une réglementation mondiale, l'industrie maritime serait confrontée à une mosaïque de réglementations et à une augmentation des coûts, sans pour autant réduire efficacement les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique.

Les responsables américains ont indiqué vendredi que les États-Unis envisageaient des mesures de rétorsion contre les pays membres de l'ONU soutenant ce plan.

Ces mesures pourraient inclure le blocage des navires battant pavillon de ces nations dans les ports américains, l'imposition de restrictions et de frais de visa, ainsi que des sanctions à l'encontre des responsables « soutenant des politiques climatiques dictées par des activistes ».

(Reportage d'Ismail Shakil et Lisa Baertlein ; rédaction par Costas Pitas et Tom Hogue)